Erdogan en Syrie : Une stratégie d’influence qui inquiète Israël
La chute du régime d’Assad en Syrie et le retrait des forces iraniennes de certaines zones ont initialement été perçus comme une victoire par l’appareil de défense israélien. Cependant, cette satisfaction a rapidement été remplacée par des inquiétudes croissantes face à la montée en puissance d’une nouvelle force soutenue par la Turquie et le Qatar : une branche sunnite des Frères musulmans, perçue comme hostile à Israël.
La Turquie : un acteur en quête d’hégémonie régionale
Le président turc Recep Tayyip Erdogan exploite la situation géopolitique instable pour renforcer son influence en Syrie et au-delà. Face à une Russie concentrée sur sa guerre en Ukraine, Erdogan cherche à se positionner comme un « nouveau Poutine » dans la région. Parmi ses initiatives, on trouve :
La construction d’un gazoduc en partenariat avec l’Azerbaïdjan, en contournant les intérêts russes et iraniens.
Une augmentation significative du trafic aérien via la Turquie.
Une prise de contrôle progressive des territoires syriens, notamment en combattant les Kurdes et en influençant la composition du futur régime syrien.
Ces ambitions surviennent alors que l’économie turque traverse une crise profonde, renforçant l’urgence pour Erdogan de réussir sur le plan militaire et diplomatique.
Une menace pour Israël ?
Les conséquences de cette dynamique sont multiples pour Israël. Si la Turquie décide de fournir des armes aux forces rebelles syriennes, avec le soutien indirect des États-Unis, Israël pourrait être confronté à de nouveaux défis. Les répercussions sur la stabilité régionale et sur la sécurité nationale israélienne demeurent incertaines.
En parallèle, l’armée israélienne a renforcé sa présence dans les zones stratégiques, notamment sur le plateau du Golan syrien. Selon des sources militaires, des groupes rebelles opèrent dans les villages de cette région, cherchant à occuper les territoires abandonnés par les forces du régime Assad. Pour répondre à ces activités, Tsahal a établi une zone tampon incluant des avant-postes et des itinéraires alternatifs afin de protéger les communautés israéliennes proches.
Les perspectives internationales
Israël place certains espoirs dans la nouvelle administration américaine, alors dirigée par Donald Trump. Les relations tendues entre Erdogan et Trump pourraient jouer en faveur d’Israël, bien que l’implication des États-Unis reste imprévisible. Certains analystes ont même suggéré une révision du statut de la Turquie au sein de l’OTAN, reflétant la complexité des liens entre Ankara et ses alliés occidentaux.
Une situation en évolution rapide
L’avenir proche pourrait être marqué par une victoire turque contre les Kurdes et une consolidation de zones stratégiques en Syrie par Ankara. Pour Israël, cette nouvelle donne géopolitique impose une vigilance accrue et une adaptation rapide aux évolutions sur le terrain. La zone tampon établie en territoire syrien illustre cette stratégie de prévention face à des scénarios potentiellement explosifs. Le Moyen-Orient, une fois de plus, reste un terrain mouvant où les équilibres sont aussi précaires qu’essentiels.
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