De la parole aux actes. C’est le mot d’ordre de la 16e conférence des parties des Nations unies sur la biodiversité (COP16) qui s’ouvre ce lundi à Cali, en Colombie. Devant les délégués des 196 pays membres (sans les États-Unis), le chef de l’ONU Antonio Guterres a appelé à « honorer les promesses faites en matière de financement et d’accélérer le soutien aux pays en développement ». « L’effondrement des services rendus par la nature, tels que la pollinisation et l’eau potable, entraînerait une perte annuelle de milliers de milliards de dollars pour l’économie mondiale, les plus pauvres étant les plus durement touchés », a-t-il rappelé.
Cette COP16 est le premier rendez-vous de la communauté internationale depuis l’adoption en 2022 d’une feuille de route sans précédent pour sauvegarder la nature. Mais l’application de cet accord de « Kunming-Montréal » avec d’ambitieux objectifs à l’horizon 2030 n’avance pas assez vite.
« Stratégie nationale biodiversité »
Les pays s’étaient engagés à présenter d’ici la COP16 une « stratégie nationale biodiversité » reflétant leur part des efforts pour tenir les 23 objectifs mondiaux fixés : protéger 30 % des terres et mers, restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, réduire de moitié les pesticides et le taux d’introduction d’espèces exotiques envahissantes, ou mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la nature.
Mais les détails de ces mécanismes, cruciaux pour responsabiliser les pays, restent à adopter. A Cali, il s’agira de démontrer que les promesses seront tenues avant la grande COP sur le climat, la COP29, qui s’ouvre dans trois semaines en Azerbaïdjan.
Le chef de l’ONU a également fait référence aux autres grands enjeux de cette COP16, parmi lesquels la « biopiraterie », nom donné à l’exploitation économique des richesses de la biodiversité sans partage des bénéfices aux populations qui les ont préservées. « Les pays en développement sont pillés », a-t-il pointé, souhaitant que « ceux qui tirent profit de la nature doivent contribuer à sa protection et à sa restauration ».
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