Pierre Moscovici a annoncé ce jeudi qu’il allait quitter la présidence de la Cour des comptes, qu’il préside depuis 2020. L’ancien ministre socialiste et ex-commissaire européen brigue désormais un poste de membre français à la Cour des comptes européenne.
« La France a proposé ma candidature en qualité de nouveau membre français de la Cour des comptes européenne. Cette proposition sera soumise au Parlement européen et au Conseil à l’automne, en vue d’une nomination à partir du 1er janvier 2026 », a-t-il écrit dans un courrier interne dont l’AFP a obtenu copie.
Un pas vers l’Europe
Dans ce courrier, Pierre Moscovici s’est dit « honoré » par cette proposition, qu’il considère comme le prolongement de ses quarante ans de carrière au service de l’État et des institutions européennes.
Même s’il a décidé de mettre fin à son mandat avant son terme prévu en septembre 2026, le haut magistrat, âgé de 68 ans, a précisé qu’il resterait pleinement mobilisé jusqu’à son départ officiel en janvier. « En janvier, je partirai fier d’avoir été à la tête d’une institution et d’un collectif exceptionnels et tout entier dévoués à l’intérêt général », a-t-il écrit.
Un parcours politique marqué à gauche
Fils d’intellectuels juifs originaires d’Europe de l’Est, Pierre Moscovici a débuté sa carrière politique au sein du Parti socialiste, qu’il rejoint en 1984. Il a ensuite été député du Doubs, ministre des Affaires européennes sous Lionel Jospin, puis ministre de l’Économie et des Finances au début du quinquennat de François Hollande.
Proche de Dominique Strauss-Kahn, il avait intégré l’équipe de campagne de François Hollande en 2011, après la chute de son mentor. Il a également siégé au Parlement européen et s’est forgé une réputation de social-démocrate pragmatique.
Une gouvernance « très politique »
Nommé en 2020, Pierre Moscovici a marqué la Cour des comptes par ses prises de position fortes. Il avait récemment menacé de ne plus certifier les comptes de l’État, dénonçant l’absence de progrès et des déficits publics en hausse. À l’automne 2024, il avait également exprimé ses inquiétudes face à des prévisions économiques qu’il jugeait trop optimistes, appelant à un rôle accru du Haut conseil des finances publiques (HCFP), qu’il préside également.
Son mandat a toutefois été entaché de tensions internes : certains magistrats l’accusaient de décisions « arbitraires et discrétionnaires » et d’une gouvernance « très politique ». comme le rapportaient en juillet dernier nos confrères du Monde.
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