En Israël, la multiplication des crises d’angoisse. Que faire face a une personne atteinte soudainement?

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Des palpitations, du mal à respirer, une anxiété qui monte, l’impression que l’on va mourir… Les crises d’angoisse touchent beaucoup les israéliens.

Ces crises de détresse ou de peur intense s’accompagnent de symptômes physiques et psychiques. Le HuffPost a demandé à Myriam Stadler, psychologue, de donner quelques clés si l’on se retrouve face à quelqu’un qui en souffre.

Selon la psy, l’« attaque de panique » – terme utilisé par les professionnels, que l’on appelle « crise d’angoisse » dans le langage courant – prend souvent la même forme, même si elle peut varier en intensité.

« La personne va ressentir des palpitations, avoir du mal à respirer, sentir une peur ou une angoisse monter, avoir l’impression qu’elle va mourir, décrit-elle. Cela peut aller jusqu’à la tétanie, la dissociation, l’impression de ne plus être dans son corps. » Le point commun, c’est que les symptômes sont d’une « intensité extrême ».

Le premier réflexe, si l’on voit qu’un proche, un collègue ou une personne dans la rue ou les transports manifeste ces symptômes, c’est de rester calme et d’essayer d’avoir des paroles rassurantes, « sans minimiser ce qu’elle vit ». « Il ne faut pas nier l’état de la personne en disant “ce n’est pas grave”, “ce n’est rien”, “il y a des solutions”, explique Myriam Stadler. On a l’impression de bien faire et on se rassure soi-même, mais ce sont des éléments de langage qui ne servent à rien et peuvent aggraver la situation. »

Il faut éviter aussi de « trop parler de soi ». « Mettre le focus ou faire un parallèle avec sa situation, essayer de raisonner la personne de manière logique ou de débattre avec elle du fond, ce n’est pas le moment et c’est peine perdue », précise-t-elle. L’idée, c’est tout simplement d’être présent et ne rien lui imposer. « On peut lui dire qu’on est là, que ça va aller, lui demander ce que l’on peut faire, lui proposer de boire de l’eau, si elle a besoin d’être prise dans les bras, sans en faire trop », suggère-t-elle.

Il faut avant tout s’adapter, rester calme, ne pas toucher la personne sans son consentement, être conscient qu’elle n’est pas en danger et que cela va finir par passer – une attaque de panique dure entre 5 et 20 minutes, 30 pour les cas les plus graves. « Tant que la personne est dans la crise, elle va y être et on ne peut pas l’en sortir », souligne la psychologue. Si ce n’est pas la première fois que cela lui arrive, elle peut éventuellement verbaliser ce qui peut l’aider.

On peut lui proposer de s’asseoir ou de se mettre à l’abri si on est dans la rue. En revanche, il n’est pas nécessaire d’insister sur la respiration. « Quand on est en pleine crise d’angoisse, c’est très compliqué de contrôler sa respiration et cela peut être anxiogène si l’on n’y arrive pas, détaille-t-elle. On peut le faire après la crise. » Elle conseille de faire « conscientiser à la personne son niveau de perturbation ». « On peut lui demander comment elle se sent, sur une échelle de 0 à 10, suggère-t-elle. Souvent, elle ne va pas répondre 10 et cela peut aider à temporiser ce qu’il se passe. »

Il n’existe aucune technique qui fonctionne de manière systématique, mais on peut en proposer quelques-unes, comme celle du « tapping » ou des « tapotements bilatéraux ». « Par exemple, croiser les bras et venir taper sur ses épaules avec ses mains, tout doucement, ou sur ses genoux, explique-t-elle. Ça peut aider la personne à se calmer un peu plus rapidement, surtout si c’est fait en début de crise. »

Autre suggestion, si on voit que la personne est absente ou semble en dissociation : essayer de la ramener dans la réalité, le présent et le futur proche. « On peut lui demander de décrire ce qu’il y a autour, comme les objets verts, un immeuble ou un tableau qui se trouve dans son champ de vision, avise la psychologue. Une fois que cela se calme un petit peu, pourquoi pas lui demander ce qu’elle va faire après. » Et si rien ne fonctionne, surtout ne pas paniquer à son tour et faire comme on peut. Rester assis à côté de la personne peut aussi être suffisant.

En fin de crise, inutile de proposer du sucre ou un stimulant. Un verre d’eau suffit. Autre chose à éviter : faire comme si de rien n’était une fois que c’est terminé. « Il faut laisser à la personne l’opportunité d’en reparler et lui indiquer qu’on est concerné par ce qui vient de se passer », ajoute-t-elle. On peut bien entendu lui proposer de la raccompagner chez elle, savoir si elle a besoin d’un taxi etc. « Des gestes de soin, tout simplement », conclut-elle.

Texte adapté de https://www.huffingtonpost.fr

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