La Coordination rurale bloque les camions sur l’A9 à la frontière espagnole
Des agriculteurs de la Coordination rurale ont établi mardi à la mi-journée un barrage sur l’A9 au Boulou (Pyrénées-Orientales), proche de la frontière. Ils bloquent les camions de marchandises venant d’Espagne mais laissent passer les voitures.
Venus avec leurs tracteurs et des voitures, depuis l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, ils ont d’emblée commencé à demander leurs papiers à des chauffeurs de poids lourds immatriculés en Espagne, pour contrôler les chargements.
Sur les tracteurs des agriculteurs mobilisés, on pouvait lire « Jeune, on en rêve, vieux, on en crève », ou « Agri viti en colère », des viticulteurs ayant rejoint le mouvement de protestation.
Crise agricole sur fond de tension syndicale
L’acte 2 de cette crise agricole se déroule sur fond de tension syndicale à deux mois des élections professionnelles. Le 16 novembre, le compte X officiel de la Coordination rurale s’en est pris à la présidente de la FDSEA de la Marne, qui réclamait « Un accord équilibré » entre l’Union européenne et le Mercosur. « Stop au double langage : pousser les adhérents sur le terrain d’un côté et publier ce texte… Agriculteurs ouvrez les yeux ? ! La Coordination Rurale défend le retrait complet du Mercosur, sans confusion ».
Ce mardi, c’est au tour de la Confédération paysanne de critiquer « l’incohérence » de la FNSEA qui martèle « le mot compétitivité pour abaisser les normes sociales et environnementales ».
De son côté, sur BFMTV, le secrétaire général adjoint des Jeunes agriculteurs (proche de la FNSEA), François-Xavier Hupin, estime qu’« affamer la population », comme l’a évoqué la section du Gers de la Coordination rurale, donne « l’impression de revenir à des systèmes de guerre et de siège ».
Les élections professionnelles dans les chambres d’agriculture vont se tenir du 16 au 31 janvier. Les élus vont être nommés pour six ans. La FNSEA y est actuellement largement majoritaire. La Coordination rurale était devenue le deuxième syndicat lors des précédentes élections.
Un débat, oui. Mais quand ?
Michel Barnier a acté la tenue d’un débat suivi d’un vote parlementaire sur le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Un projet, qui, dans sa forme actuelle, semble faire l’objet d’un consensus politique pour un rejet. Reste à connaître la date du débat et du vote au Parlement.
La conférence des présidents de l’Assemblée a acté le principe de ce débat mardi matin, en l’inscrivant à l’ordre du jour pour le 10 décembre. Mais le débat pourrait avoir lieu avant, selon des sources parlementaires. LFI, le Rassemblement national et le Parti socialiste, notamment, ont demandé sa tenue avant la fin du mois de novembre.
La France est « ferme et claire » sur l’accord, martèle Emmanuel Macron
«Nous sommes fermes et clairs », sur l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, explique Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. « Nous avons une agriculture de qualité qui a fait beaucoup d’efforts. Comme beaucoup d’autres Européens, nous souhaitons la préserver », explique le Chef de l’Etat.
Michel Barnier « entend la colère, les tensions, l’incompréhension »
Sur les réseaux sociaux, Michel Barnier rappelle que « la France est fermement opposée » au projet d’accord entre l’Union européenne et Mercosur. « J’entends la colère, les tensions, l’incompréhension des agriculteurs », précise-t-il « C’est pourquoi, dans le cadre des dispositions de l’article 50-1 de notre Constitution, j’ai décidé, après consultation des présidents de groupe du socle commun, de faire une déclaration à l’Assemblée nationale suivie d’un débat et d’un vote sur ce projet d’accord », précise-t-il.
Comme chaque semaine, le Premier ministre recevait dans la matinée les présidents des groupes représentés au gouvernement.
Des déchets devant la mairie de Pessac
Avant de se rendre à Bordeaux, des représentants de la Coordination rurale ont fait une halte devant la mairie de Pessac (Gironde), où une délégation a été reçue par le préfet. A Pessac, ils ont déversé le contenu d’une benne devant l’hôtel de ville.
Une action en représailles de la décision de la municipalité dirigée par Franck Reynal (DVD) « de ne plus commander, pour ses événements municipaux, des aliments à base de foie gras dont on ne connaît ni l’origine, ni la traçabilité ». Ceci afin de « préserver la filière de foie gras artisanal de qualité », avait précisé la municipalité.
Le débat parlementaire fixé au 10 décembre
Selon une information de RTL, le débat parlementaire annoncé ce mardi par Matignon sur le traité commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, aura lieu le 10 décembre. Ce débat sera suivi d’un vote, qui n’engagera pas la responsabilité du gouvernement.
Pour la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, « il est légitime que l’Assemblée nationale puisse s’exprimer sur la question. Beaucoup de députés sont concernés parce qu’ils ont des agriculteurs dans leurs circonscriptions. Et, de façon générale, parce que ça concerne l’ensemble des Français ».
« Une absurdité climatique »
Invitée de La Chaîne parlementaire, Marine Tondelier a affirmé son opposition au traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
Elle évoque une « absurdité climatique ! » Selon la secrétaire nationale d’EELV, « 5 % de l’Amazonie sera rasée en six ans pour produire du maïs, bœuf et volaille qui feront le tour du monde. Pendant que certains négocient cet accord destructeur, écologistes et agriculteurs s’y opposent. Stoppons cette folie », évoque-t-elle.
Moins d’un an après l’acte I de la crise agricole, quelles promesses ont été tenues ?
Ils s’étaient mobilisés plusieurs semaines en janvier, manifestant dans toute la France pour réclamer des aides et des mesures de simplification et dénoncer les contraintes administratives pesant sur leur profession.
Moins d’un an plus tard, sur fond d’accord de libre-échange contesté entre l’Union européenne et le Mercosur, la crise agricole est ravivée, à défaut de ne s’être jamais éteinte.
Quelles promesses ont été tenues au cours des mois qui ont suivi l’acte I de la contestation agricole ? Retrouvez notre décryptage dans cet article.
Près de 7.000 agriculteurs mobilisés dans la nuit
Selon un décompte des autorités, 6.836 agriculteurs ont participé à différentes actions, pour l’essentiel symboliques, dans la nuit de lundi à mardi, à travers la France. 1.898 engins agricoles ont été mobilisés à cette occasion. Parmi les 68 actions de protestation, c’est à Calais que la mobilisation a été la plus forte avec 300 personnes à bord de 113 tracteurs.
Le gouvernement va proposer au Parlement un débat sur le Mercosur, suivi d’un vote
Le gouvernement va proposer un débat au Parlement suivi d’un vote sur l’accord commercial controversé entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur. Un projet contesté notamment par les agriculteurs.
Matignon propose ce débat et ce vote « en accord avec les groupes du socle commun » de la droite et du centre qui le composent, conformément à l’article 50-1 de la Constitution. Par cet article, le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire, faire, sur un sujet déterminé, une déclaration donnant lieu à un débat, voire à un vote, sans engager sa responsabilité.
A Agen, bras de fer et tensions en vue
A l’appel de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, une journée d’action est prévue à Agen, ce mardi. Le message a été reçu sur place où un important dispositif policier a été mis en place pour empêcher l’accès à la préfecture, qui pourrait être ciblée par les manifestants. Journaliste à Sud-Ouest, Elodie Viguier évoque les « grilles antiémeutes et canons à eau » installés devant le portail.
Actions symboliques vs actions coup de poing
D’un côté la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, de l’autre la Coordination rurale. Les différents syndicats agricoles (y compris la Confédération agricole, minoritaire) sont unis dans leur rejet du projet de traité commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Mais les moyens de faire entendre leurs mécontentements sont différents, sur fond d’élections dans les chambres d’agriculture en janvier.
La FNSEA, syndicat majoritaire dans la profession et les Jeunes agricultures envisagent pour le moment des actions symboliques : décrochages de panneaux ou encore feux de la colère. « Se mettre la population à dos n’aidera pas le monde agricole », estime François-Xavier Hupin, secrétaire général adjoint des Jeunes agriculteurs.
La coordination rurale, qui tient son assemblée générale dans la Vienne, souhaite muscler immédiatement la contestation. Avec par exemple le blocage du fret ou la fermeture des barrières de péages, et donc du trafic avec l’Espagne. « Nos actions se durcissent parce que c’est une question de survie », prévient sa présidente Véronique Le Floc’h.
La Coordination rurale veut bloquer le fret alimentaire
La Coordination rurale assure se tenir prêt, si elle n’obtient pas satisfaction, à « bloquer le fret alimentaire » à partir de mercredi. Une action qui commencerait dans le sud-ouest de la France.
En octobre, la branche gersoise du syndicat avait annoncé son intention de « paralyser et affamer Toulouse ». « Si ça dure, ça pourrait arriver », a confirmé sur BFMTV, la présidente du syndicat, Véronique Le Floc’h.
L’accord avec le Mercosur, une « perturbation supplémentaire » selon Le Foll
Stéphane Le Foll, estime que la ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur « serait de nature à apporter une perturbation supplémentaire » pour les agriculteurs.
Sur le plateau de Public Sénat, l’ancien ministre de l’agriculture estime que « tel qu’il est là », ce texte « ne peut pas être adopté ».
Dans l’Essonne, tracteurs devant la préfecture et routes bloquées
Depuis huit heures, ce mardi, des tracteurs arrivent devant la préfecture de l’Essonne. Les représentants de l’Etat dans le département avaient annoncé, la veille, un trafic perturbé sur plusieurs routes départementales empruntées par le convoi.
A Beauvais, l’entrée de l’office de la biodiversité murée
Les agriculteurs ont emmuré les locaux de l’Office français de la biodiversité de Beauvais, en y ajoutant une pancarte « À vendre, changement de destination ». Avant de déverser pneus et fumier.
Dans la soirée, ils ont ensuite posé des effaroucheurs devant la préfecture de l’Oise afin de « réveiller l’Etat », relate Oise Hebdo. Ils ont ensuite accroché de nombreux panneaux d’entrée ou de sortie de villes aux grilles de la préfecture. En décrochant symboliquement ces panneaux partout en France, le monde agricole alerte sur une profession « qui ne sait plus où elle va ».
Blocages sur l’A9 et à la frontière avec l’Espagne
Une centaine d’agriculteurs s’est présentée tôt, ce lundi matin ; à la gare de péage de Béziers ouest, dans l’Hérault, sur l’autoroute A9. Ils ont ensuite pris la direction de Narbonne (Aude). D’importantes perturbations sont en cours et la situation devrait empirer dans la journée. A l’appel de la Coordination rurale, les agriculteurs envisagent de bloquer ensuite le péage du Boulou, à proximité de la frontière avec l’Espagne. Ils souhaitent empêcher l’entrée, en France, des camions venus de la péninsule ibérique.
La France « continuera à tenir le bras de fer » contre le Mercosur
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a promis mardi que la France continuerait « à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire » avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen contre le traité commercial de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
Elle a également souhaité « à titre personnel », « qu’il puisse y avoir un débat à l’Assemblée nationale suivi d’un vote ». Ceci afin, a-t-elle argumenté sur TF1, de « renforcer la position qui est celle du président et celle du Premier ministre ».
Le SOS des agriculteurs de l’Aveyron
Quarante-quatre tracteurs et une soixantaine d’agriculteurs se sont mobilisés pour inscrire un SOS géant vu du ciel dans l’Aveyron. Une action spectaculaire et symbolique, tout comme le lieu de rassemblement choisi par la Confédération paysanne : le MCDonald’s de Millau démonté 25 ans plus tôt par des militants menés par José Bové.
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