En Algérie comme à Gaza

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L’arrestation récente, à l’aéroport d’Alger, de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal (BS), aux divers motifs pénaux dont les principaux sont la contestation de l’Histoire officielle de l’Algérie et de ses frontières, puis l’évocation des ravages djihadistes en Algérie à la fin du XXème siècle, survient en pleine crise diplomatique franco-algérienne.

En Algérie

L’ensemble des milieux médiatiques, politiques et institutionnels, lynchent en la déshumanisant jour après jour la personnalité de BS, présenté comme un Juif, un sioniste (insultes en Algérie !), un ennemi de l’Algérie et un homme, sinon à juger, du moins à abattre.

Le plan juridique est idéologique et défavorable à BS

L’avocat français de BS est interdit d’accès en Algérie et « dénoncé » comme juif et sioniste.

En violation de la procédure pénale algérienne, il ne peut défendre les intérêts vitaux, personnels et légaux de son client.

Le gouvernement algérien « répond » aux  quelques interrogations venant de France par deux canaux.

Par la voix de de son ministère public, il défend sa position en application du code de procédure pénal contre le prévenu BS.

Les informations relatives au suivi de la procédure, à la santé comme à tout ce qui concerne la personne et la situation de BS ne sont plus diffusées.

Par la voix institutionnelle, il conspue les propos, les écrits et la personne de BS qu’il accuse par communiqués, media officiels et autres, de collision avec l’« ennemi sioniste », « le régime macrono-sioniste » et « le royaume du Maroc ».

En France

Le président, le gouvernement, le parlement ne répondent nullement aux accusations officielles algériennes fondées sur la haine antisémite ni sur les chefs d’accusations infligées à BS en Algérie.

Ils « regrettent » et « espèrent » la libération de BS, laissent filtrer en silence l’activation en coulisse des services diplomatiques français en vue de sa prétendue libération tout en s’exprimant le moins possible.

De nombreux intellectuels, politiques (LFI-NFP…) journalistes… ne soutiennent pas BS, « comprennent » son arrestation, condamnent ses propos et écrits ou ignorent l’arrestation.

In toto

Aucune des circonlocutions, compromissions et autres lâchetés de caractère politique et diplomatique ne sont en mesure de constituer une quelconque contradiction aux éléments suivants.

L’arrestation en Algérie de BS pour ses idées, ses opinions, son usage de la liberté d’expression est une atteinte au Droit algérien comme aux diverses déclarations des Droits humains souscrites par l’Algérie.

Cette arrestation répond aux critères d’une prise d’otage sous prétexte pénal et sans droit de la défense.

Comme pour les otages franco-israéliens aux mains criminelles du hamas de Gaza, l’Exécutif français prétend à la diplomatie du silence et les media ne les évoquent quasiment  pas.

La violation de sa procédure pénale par la justice algérienne est une violation des droits humains de la nation algérienne comme de la charte de l’ONU.

L’exposé des motifs politiques algériens constitue une violation des libertés publiques et privées et une violation de l’interdiction de diffusion de toute haine raciale, par ailleurs prônée par l’ Algérie!

A Gaza comme en Algérie, l’absence de réaction institutionnelle française, active, publique, internationale et judiciaire, et le silence médiatique aux prises d’otages franco-israéliens et à BS manquent aux efforts en vue de leurs éventuelles libérations.

Pierre Saba

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