par Jean-Marc Alcalay
Certains diront que les différentes prises de positions de notre président avec ses homologues étrangers pour le moins hostiles aux démocraties, sinon à la France, relèvent de la real politique ou mieux de la diplomatie. Exercices d’équilibriste en tout cas ! Pour ma part, je pencherai plutôt, pour qualifier les allégeances d’Emmanuel Macron avec ces présidents et parfois avec ces pays carrément opposés à la France, d’intelligence avec l’ennemi. Voici ce qu’en dit le droit français : Acte criminel consistant à entretenir des relations avec des puissances, des entreprises ou des organisations étrangères (ou leurs agents), dans le but de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France. Un bémol avec cette définition. Macron n’est pas un criminel direct, mais un complice, des Frères musulmans par exemple que Macron ne dissout pas !
Avant le déclenchement imminent de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, Macron veut jouer les chevaliers blancs. Le 7 février 2022, il rencontre Poutine qui le reçoit au bout d’une table de 6 mètres de long, pour un entretien aussi froid que le facies de marbre du maître du Kremlin qui l’humilie de cette façon-là sans rien lui promettre et sans que notre président s’en émeuve et reconnaisse son échec diplomatique face au va-en-guerre russe. La Russie déclenchera son invasion de l’Ukraine le 24 février de la même année… Depuis, Macron est vent debout contre Poutine…
Viennent les massacres du Hamas du 7 octobre et les prises d’otages israéliens et après une volonté d’engager contre ces terroristes sanguinaires une flotte d’avions alliés, idée louable mais Macron se dégonfle, façon ballon de baudruche et retourne bien vite son gant contre Israël, préférant fustiger Benjamin Netanyahu qui pourtant devrait être notre ami privilégié dans la région, plutôt que le Hamas et ses soutiens contre lesquels Israël n’a fait que se défendre. Mais peu s’en faut pour ce président-enfant qui relève à peine les noms des 48 Français assassinés par le Hamas de la façon la plus horrible, et qui porte celle-là un nom : crime contre l’humanité ! Et Emmanuel Macron, depuis, de faire profil bas face aux terroristes du Hamas alors qu’il fait volontiers la morale à Israël.
La Paire Mélenchon-Macron
Cerise sur le gâteau quand le président Macron ne se rend pas à la marche digne et sobre contre l’antisémitisme du 12 novembre 2023. Sauf lui sans doute et l’extrême gauche française, autre complice d’intelligence avec l’ennemi, aucun démocrate honnête n’a compris cette complaisance avec les antijuifs de France alors même que les actes antisémites avaient augmenté dans l’hexagone de plus de 1000% depuis le 7 octobre. La critique et les condamnations d’Israël sont chez Macron inversement proportionnelles à ses courbettes devant l’Emir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui pourtant finance le terrorisme, a acheté une bonne partie de la France, et s’est engagé à investir plus de 10 milliards d’euros dans notre cher pays. Alors vous comprenez, dans ce cas-là, Emmanuel Macron, bouche cousue sur les soutiens de l’Emir du Qatar au terrorisme, mais gueule ouverte contre Israël !
Du 25 au 27 août 2022, Le président Tebboune de la République démocratique et populaire d’Algérie, excusez du peu !, invite Emmanuel Macron qui est sans doute son ami car déjà, le 16 février 2017 au cours d’une autre visite, notre courageux président avait qualifié la colonisation de crime contre l’humanité. Mais évidemment rien sur les crimes du FLN, diplomatie oblige ni sur l’assassinat sauvage des 7 moines de Tibhirine du 26 au 27 mars 1996, dans lequel l’armée algérienne était sans doute impliquée.
Pas moyen pour le juge anti-terroriste Marc Trévidic d’accéder au dossier quand il se rend en Algérie les 12 et 13 octobre 2014. Rien, rien sur cet odieux assassinat de la part de Macron, complice silencieux de ces meurtres. Alors diplomatie oblige ou intelligence avec l’ennemi ? Et puis toujours l’Algérie cette fois-ci avec l’arrestation de notre écrivain français Boualem Sansal, le 16 novembre 2024 sans que Macron et son ministre des affaires étrangères, le pathétique et négociateur impuissant Jean-Noël Barrot ne puissent le faire libérer des geôles algériennes. Dans ses prises de paroles, celui-ci prend l’air sérieux et grave, gonfle le torse, marche d’un pas solennel vers ses interlocuteurs, mais qui le croit encore et que peut encore espérer Boualem Sansal de l’attitude du Quai d’Orsay quant à sa libération. Le Quai d’Orsay, intelligence toujours chronique avec les ennemis de la France ! Il suffirait d’un geste de Macron, celui de nommer notre écrivain, ambassadeur de la Francophonie à l’UNESCO pour que l’Algérie soit mise au ban des nations… Mais rien, rien, ici, intelligence de notre président avec l’ennemi et inintelligence avec l’honneur diplomatique et littéraire de la France.
Ce n’est pas terminé. Visite au Liban d’Emmanuel Macron le 17 janvier 2025. Ce n’est pas son premier voyage après l’explosion, le 4 août 2020, de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium, stockées par le Hezbollah. Mais ce 17 janvier, aucune allusion aux 58 militaires français tués dans l’attentat du Drakkar du 23 octobre 1983, commis par le Hezbollah et l’Iran de Khomeini. Ici, encore, intelligence avec l’ennemi, non pas ennemi du peuple libanais, encore que…, mais des terroristes iraniens et ceux du Hezbollah. Et quand, plus tard, une journaliste dans une interview lui demande si les Libanais doivent cette « liberté » retrouvée, à Israël qui a magistralement entamé la puissance criminelle du Hezbollah, notre président lui répond, qu’il ne sait pas, sans rougir et sans que son nez ne s’allonge, …
Enfin, après l’attaque israélienne préventive du 13 juin 2025 contre les installations nucléaires iraniennes lequel pays, non seulement veut détruire Israël mais tuer tous les Juifs, Macron et ses collègues européens, sauf l’Allemagne, plus courageuse, veulent jouer aux médiateurs et négocier avec Ali Khamenei qui ment depuis trente ans aux occidentaux, mais négocier sans Israël, pourtant le premier concerné et sans les Américains. Macron comme pour le Hamas, comme pour le Hezbollah, reste très exigeant vis-à-vis de la démocratie israélienne à qui il réclame sans arrêt un cessez-le-feu, mais rien n’est exigé du Hamas, surtout le préalable de la libération des otages, rien du Hezbollah, et rien n’est demandé à Khamenei, pas même la libération des deux Français retenus en Iran depuis 3 ans : Cécile Kohler et Jacques Paris.
Comme rien à l’Emir du Qatar, rien au président algérien… J’en passe et des meilleurs ! Ah, j’oubliais Tayyip Erdogan, le président turc, autre ennemi d’Israël qui, le 21 mai 2025 lui retient le petit doigt pendant de longues secondes, façon de dominer Macron et de l’humilier. Privilège de sultan ! Encore une fois le président français s’en défendra, mais qui peut encore le croire ! Si toutes ces prises de position qu’encore une fois on peut appeler diplomatie, ne sont pas aussi des preuves d’intelligence avec l’ennemi, et d’inintelligence avec le peuple français, je n’y comprends plus rien. Certains diront que ces rencontres sont nécessaires mais elles sont sans résultats et non seulement, Macron en sort humilié, mais il déshonore la France.
Le bombardement ce matin 22 juin 2025, des installations nucléaires iraniennes par les Américains met Macron et les pays européens sur la touche. Comment Macron se sortira-t-il une nouvelle fois de cette mise à l’écart ? Sans doute par un nouveau tour de passe-passe rhétorique, masquant une nouvelle fois son impuissance en matière de politique étrangère, son dada pourtant !
Emmanuel Macron quittera ses fonctions présidentielles en 2027. Il tentera encore de briller soit à l’échelon européen, soit dans quelques instances internationales. Espérons que l’Histoire le jugera enfin pour intelligence avec les ennemis du monde libre.
Jean-Marc Alcalay
Jean-Marc Alcalay est psychologue clinicien, formé à la psychanalyse. Il vit à Dunkerque et y travaillait jusqu’ à sa retraite. Il a écrit plus de trois cents articles.
Il a écrit un premier livre sur les liens qu’avait André Malraux avec Dunkerque : André Malraux et Dunkerque, une filiation (Société Dunkerquoise d’Histoire et d’Archéologie,1996), puis en 2007, La plume et le fusil (Ysec Éditions) toujours Dunkerque, la guerre, les écrivains, puis encore en 2012, à propos d’un autre écrivain qui lui tient à cœur, Marguerite Duras, publié à Jérusalem, en français, où il a fait deux conférences. Son titre : MD la juive, les écritures juives de Marguerite Duras, diffusé en France et publié aux Éditions Elkana en 2012. Son quatrième livre, intitulé Lé-haim, A la vie, Israël 1948, est paru en septembre 2014 aux Éditons Ysec. Un cinquième livre publié en 2021 ( א Éditions- diffusé sur Amazon) intitulé : Histoire des combattants juifs de la Brigade Blindée Indépendante Tchécoslovaque, Dunkerque 1944-1945, puis a coordonné l’édition en 2023 d’un livre collectif sur le sculpteur Herzi, intitulé : Herzi, Chrysalides des ombres/sculpter un Mémorial de la Shoah, Collection Molda, Éditions Jacques Flament.
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