Ses déclarations de campagne sur la guerre en Ukraine avaient laissé nombre de protagonistes dans l’expectative. Donald Trump, élu ce mercredi à la présidence des Etats-Unis pour la seconde fois, avait dénoncé à plusieurs reprises les milliards dépensés par son pays pour aider Kiev, promettant de mettre fin à la guerre en vingt-quatre heures, sans jamais expliquer comment.
Alors, que risque-t-il se passer sur le front ukrainien, avec un Donald Trump à la Maison-Blanche ? « Si les Etats-Unis retirent leur aide, l’Europe ne peut pas immédiatement les remplacer », prévient un diplomate de l’Otan. « Je m’attends à ce qu’on assiste à quelque chose de l’ordre de la « démission silencieuse » s’agissant de l’Otan, à la fin de la guerre en Ukraine en contraignant les Ukrainiens à la capitulation et à une focalisation plus importante sur la Chine et Taïwan », prédit pour sa part Kathleen McInnis, analyste du Center for Strategic and International Studies.
« Ce sera du marchandage »
En Ukraine, et du côté des chancelleries européennes, on craint que le nouveau président des États-Unis puisse imposer un plan de paix largement favorable à la Russie. Selon plusieurs médias, Donald Trump souhaiterait démilitariser mais laisser de facto sous contrôle russe la zone actuellement occupée par Moscou, soit 20 % du territoire ukrainien. Il serait aussi favorable à ce que Kiev renonce à rejoindre l’Otan, comme le réclame le Kremlin.
« Si Trump entame des négociations avec la Russie, ce sera du marchandage, qui ne sera pas basé sur des valeurs et des principes, et cela pourrait conduire à un résultat catastrophique pour l’Ukraine et pour l’Europe », juge un autre ex-responsable de l’Alliance atlantique.
Zelensky espère « une paix juste »
Car le « plan de victoire » voulu par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, porte à l’inverse sur une invitation officielle à rejoindre l’Otan, ainsi que le renforcement des aides militaires pour verrouiller le ciel ukrainien des attaques de Moscou et frapper en profondeur sur le sol russe. Kiev réclame toujours par ailleurs le respect de son intégrité territoriale, excluant toute concession de son territoire, ce qui semble donc contredire certaines des idées du milliardaire américain.
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En félicitant Donald Trump pour sa « victoire impressionnante », le président Zelensky a néanmoins dit espérer que ce résultat aidera l’Ukraine à obtenir « une paix juste ». « J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche « la paix par la force » dans les affaires mondiales », a-t-il écrit sur X.
Pour Moscou, ce sont les Etats-Unis qui « alimentent ce conflit »
Côté russe, Moscou a annoncé qu’il jugera Trump sur ses « actes », en particulier concernant l’éventuelle diminution du soutien américain à l’Ukraine. Un espoir caressé par certains Russes mercredi après la victoire du milliardaire. « Nous avons répété à maintes reprises que les États-Unis étaient en mesure de permettre la fin de ce conflit » et Donald Trump sera jugé « sur des actes concrets », a relevé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Selon lui, ce sont les Etats-Unis qui « alimentent ce conflit » car ils fournissent armes et argent à l’Ukraine depuis que la Russie s’est lancée à l’assaut de ce pays voisin le 24 février 2022. La diplomatie russe s’est dite prête à travailler avec le nouveau gouvernement américain, tout en soulignant que la Russie ne nourrit « aucune illusion » sur Trump et qu’elle poursuivra tous ses objectifs en Ukraine.
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