El Al en quasi-monopole : la guerre en Israël profite à la compagnie nationale, au détriment des consommateurs
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, les compagnies aériennes internationales ont annulé ou réduit leurs vols vers Israël. El Al, la compagnie nationale, s’est retrouvée presque seule sur le marché, occupant un statut de quasi-monopole. Avec une demande qui explose, des critiques accusent El Al d’en profiter pour augmenter ses tarifs de manière drastique, rendant difficile pour certains clients de réserver des billets à des prix comparables à ceux d’avant-guerre.
En 2024, El Al connaît des records financiers. Au deuxième trimestre, son bénéfice net a atteint 147 millions de dollars, contre 59 millions un an plus tôt. La valeur de l’action d’El Al a aussi grimpé de 173 % depuis le début de l’année. Cette montée fulgurante suscite la colère des consommateurs israéliens, d’autant que la compagnie continue de communiquer sur son soutien patriotique, soulignant sa volonté de « tenir bon pour les Israéliens » en temps de guerre. L’utilisation de ce discours, alors que de nombreux Israéliens estiment être « captifs » des prix élevés d’El Al, crée un sentiment de dissonance et de méfiance.
Malgré les critiques, la compagnie a pris des mesures ponctuelles, comme le rapatriement gratuit de 2 000 Israéliens à Amsterdam après les violences subies par des supporters du Maccabi Tel Aviv. Cependant, El Al a plafonné ses prix seulement sur certaines liaisons, et les tarifs fixés sont encore bien plus élevés que d’ordinaire : 877 $ pour Londres, 829 $ pour Paris et 1 998 $ pour les États-Unis. Des prix qui, même plafonnés, restent hors de portée pour de nombreux Israéliens.
Skyscanner explique que le prix des billets d’avion résulte de nombreux facteurs, dont l’offre et la demande. La directrice générale d’El Al, Dina Ben Tal Ganacia, reconnaît les défis posés par une demande sans précédent et s’engage à augmenter la capacité des vols pour répondre aux besoins.
Pour certains observateurs, ces prix reflètent moins une logique d’entraide qu’une stratégie de maximisation des bénéfices. Un plafonnement trop bas, disent-ils, risquerait de vider les avions et de rendre les vols indisponibles pour ceux qui en auraient le plus besoin.
Jusqu’à ce que la situation géopolitique se stabilise, El Al demeure pour beaucoup l’unique choix pour rentrer chez eux, avec une tension qui devrait persister tant que les compagnies étrangères hésiteront à revenir en Israël. Les Israéliens se retrouvent ainsi dans un dilemme : payer des prix élevés pour une place sur les vols El Al, ou attendre, dans l’espoir que les vols étrangers reprennent et que les tarifs se normalisent.
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