Ils sont en train de construire des villes futuristes dans le désert et d’organiser des sommets sur l’intelligence artificielle. Et pourtant, les pays du Golfe viennent de subir une claque géopolitique monumentale.
Ce qui s’est passé entre Israël et l’Iran ces derniers jours ne relève pas simplement d’une opération militaire : c’est un véritable retournement de situation pour les pays du Golfe, qui misaient tout sur l’apaisement et déroulaient depuis quelques mois le tapis rouge à l’Iran pour préserver le calme.
Si le conflit s’envenime, c’est toute la région qui est en danger. Sur le plan économique d’abord : le détroit d’Ormuz, par où transite un cinquième du pétrole mondial, pourrait être bloqué. Si cela devait arriver, le prix du baril pourrait grimper jusqu’à 130 dollars. Un scénario qui profiterait certes aux caisses des États du Golfe, mais qui plongerait le reste du monde dans le chaos.
Et puis il y a le véritable cauchemar : la centrale nucléaire de Bouchehr, située au bord du Golfe. Si Israël décidait de la frapper, on ne serait plus face à une guerre à distance, mais à une crise sanitaire, écologique et industrielle majeure.
Depuis quelques jours, l’agitation gagne les coulisses. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite assurent à l’Iran qu’ils ne sont pas impliqués, tout en préparant discrètement leurs défenses. Le Conseil de coopération du Golfe a même activé un centre d’alerte nucléaire. Et au-dessus de tout cela plane l’ombre de Donald Trump, qui souffle alternativement le chaud et le froid : » Je vais peut-être bombarder l’Iran… ou peut-être pas. »
Cette crise révèle la grande schizophrénie stratégique des pays du Golfe. Ces États veulent incarner des puissances modernes, connectées, ouvertes sur le monde. Mais ils restent prisonniers d’un voisinage où tout peut basculer en 48 heures.
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