Donald Trump gèle le financement de l’Afrique du Sud?

Trump coupe les fonds destinés à l’Afrique du Sud en raison des confiscations de terres

Par David Israël

« L’Afrique du Sud confisque des terres et traite TRÈS MAL certaines catégories de personnes », a écrit dimanche le président Donald J. Trump sur sa plateforme Truth Social, ajoutant : « Je couperai tout financement futur à l’Afrique du Sud jusqu’à ce qu’une enquête complète sur cette situation soit terminée ! »

Le mois dernier, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a signé un projet de loi autorisant le gouvernement, sous certaines conditions, à verser « aucune compensation » pour les propriétés expropriées dans l’intérêt public.

La question foncière en Afrique du Sud est depuis longtemps un sujet controversé, les tentatives de « remédier aux inégalités datant de l’époque de la domination blanche » étant critiquées par les conservateurs, en particulier les blancs, dont Elon Musk , milliardaire né en Afrique du Sud et conseiller le plus influent de Trump.

L’équipe d’Elon Musk a récemment étendu son influence sur les départements et agences des États-Unis, prenant le contrôle du système de paiement du Trésor et envoyant des représentants à l’USAID pour accéder aux informations, notamment aux documents classifiés. Deux hauts responsables de la sécurité ont été mis en congé après avoir refusé d’accorder l’accès.

Plus tard dimanche, lors d’un point de presse avec des journalistes, Trump a attaqué les dirigeants sud-africains, déclarant qu’ils faisaient « des choses terribles, des choses horribles », mais n’a pas fourni d’exemples précis.

Le président Cyril Ramaphosa a signé ce mois-ci un projet de loi d’expropriation, stipulant que les autorités locales, provinciales et nationales l’utiliseraient pour exproprier des terres dans l’intérêt public à diverses fins, notamment pour promouvoir l’inclusion et l’accès aux ressources naturelles.

Le gouvernement sud-africain affirme que la loi ne permet pas l’expropriation arbitraire de terres, y compris des Blancs, et exige que le gouvernement tente d’abord de parvenir à un accord avec le propriétaire. Cependant, les Blancs d’Afrique du Sud se souviennent des confiscations de terres au Zimbabwe après 1980, où les fermes commerciales appartenant à des Blancs ont été confisquées sans indemnisation.

De nombreux Israéliens se réjouiront de la nouvelle du revirement de Trump contre Pretoria, même si le nouveau président américain n’a pas encore mentionné ses attaques infondées contre Israël. L’Afrique du Sud a accusé Israël de commettre un génocide contre les Arabes de Gaza, alléguant des violations de la Convention sur le génocide. L’Afrique du Sud a déposé le 29 décembre 2023 une requête auprès de la Cour internationale de justice pour obtenir des mesures provisoires, notamment la suspension immédiate des opérations militaires israéliennes.

Israël a rejeté ces allégations comme étant « sans fondement », accusant l’Afrique du Sud d’agir comme le bras légal du Hamas. Il a maintenu que ses actions étaient une guerre légitime de légitime défense suite aux atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023.

Les propos de Trump sur Truth Social ont déclenché une chute de 1,9 % de la monnaie sud-africaine, qui s’est affaiblie à 19 rands pour un dollar.

En 2023, l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles, les États-Unis ont alloué près de 440 millions de dollars d’aide à l’Afrique du Sud. L’administration Trump a depuis suspendu toute aide étrangère pendant 90 jours, ce qui a jeté l’incertitude sur sa principale agence d’aide internationale (son site Web est devenu indisponible et des dizaines de ses employés ont été mis en congé).

Le mois dernier, lors de la conférence de Davos, en Suisse, le président Ramaphosa a déclaré aux journalistes qu’il n’était « pas inquiet » de ses relations avec les États-Unis, soulignant qu’il avait parlé avec Trump après son élection. L’Afrique du Sud assure d’ailleurs la présidence du G20 cette année.

JForum.fr avec jexwishpress

Crédit photo : Système d’information et de communication du gouvernement (GCIS) Le président Cyril Ramaphosa, le 26 octobre 2019.

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