Lors de l’audience qui s’est tenue aujourd’hui dans le cadre du procès du Premier ministre Benyamin Netanyahou dans l’affaire 4000, des éléments surprenants ont émergé du témoignage de l’ancien enquêteur de police Yehoshoua Havkin – l’un des principaux enquêteurs du dossier. Les révélations ont suscité de nombreuses réactions, tant dans le monde juridique que dans l’opinion publique israélienne.
JDN – Baroukh Shapira
Lors de l’audience de ce dimanche dans le procès du Premier ministre Benyamin Netanyahou (affaire 4000), des détails inattendus ont été dévoilés à partir du témoignage de Yehoshoua Havkin, ancien enquêteur de police et acteur central dans cette affaire. Ces déclarations ont fait grand bruit dans l’arène judiciaire et dans l’opinion publique.
L’avocat Amit Hadad, qui représente Netanyahou, a interrogé Havkin sur les bases même de l’accusation liée au prétendu « traitement médiatique favorable » du site Walla.
« Confirmez-moi que le fondement du dossier est que Netanyahou a bénéficié d’une couverture favorable du site Walla », a demandé Hadad.
Havkin a répondu : « Oui, nous avons enquêté sur une couverture favorable. »
Mais très vite, il est apparu qu’un élément central du dossier – le concept d’« attitude exceptionnellement conciliante » du site envers les demandes supposées de Netanyahou et de sa famille – n’a jamais fait l’objet d’une enquête.
Havkin a admis : « Qu’est-ce que l’attitude conciliante ? Nous ne l’avons pas investiguée. C’est un concept qui doit être comparé à autre chose, et nous ne l’avons pas fait. »
L’avocat Hadad a alors insisté : « Confirmez que vous n’avez jamais tenté d’établir une base de comparaison – ni avec d’autres médias, ni avec d’autres politiciens ? »
Réponse du témoin : « Jamais. »
Le témoignage s’est encore davantage complexifié lorsque l’on a découvert que l’acte d’accusation mentionne 315 cas où la couverture médiatique serait considérée comme un « avantage » offert à Netanyahou.
Or Havkin a reconnu que durant l’enquête, il ne connaissait même pas ce nombre et n’a jamais examiné ces cas.
Selon ses dires, il n’a traité que 10 à 15 cas.
« Nous n’avons pas vérifié les 315 cas. Nous ne les avons pas investigués. Je ne les connaissais pas à l’époque », a-t-il déclaré.
Hadad a alors demandé comment il était possible de présenter un acte d’accusation contre un Premier ministre en exercice alors que des éléments centraux du dossier n’ont jamais été investigués :
« Vous affirmez que le Premier ministre n’a vu ni 315 cas, ni 15 cas, mais seulement 10 ? »
Havkin a répondu par l’affirmative.
Ce témoignage provoque de fortes secousses, alors que de plus en plus d’observateurs soulignent des défaillances graves dans la conduite de l’enquête et dans la construction du dossier.
Les propos de l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak, tenus plus tôt dans la journée – évoquant une éventuelle préférence pour un accord de plaider-coupable avec Netanyahou – prennent, eux aussi, un relief particulier.
« Étonnant que Barak pousse à un accord ? », commentaient plusieurs voix dans les couloirs judiciaires et médiatiques.
Le procès se poursuivra dans les prochains jours, mais ce témoignage marque peut-être un tournant – ou du moins ouvre la voie à une critique sévère de la manière dont l’une des affaires de corruption les plus importantes de l’histoire du pays a été gérée.
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