Des restaurants réouvrent leurs portes à Gaza ? « Une source d’espoir » malgré la famine toujours présente

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«Les Palestiniens se sont remis rapidement de la famine et du génocide. C’est presque comme si rien de tout cela n’était arrivé. » Ce message est partout sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours.

Et avec, des vidéos d’un restaurant moderne qui accueille de nombreuses personnes aux tables en terrasse et dans la salle. On y voit même ce qui ressemble à une broche à kebab.

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De quoi faire réagir les internautes : « On a crié à la famine pendant des mois dans tous les médias alors que tout était faux. » Mais que sait-on de cette vidéo devenue virale ?

FAKE OFF

Contrairement à ce que certains internautes ont affirmé, il ne s’agit pas d’une vidéo générée par intelligence artificielle. Par une recherche d’image inversée on retrouve la vidéo originale sur la page Instagram du restaurant en question : le restaurant Al-Saada Shafout. Elle a été publiée le 24 octobre dernier. 20 Minutes a pu échanger avec l’un des gérants, qui confirme bien l’authenticité de cette vidéo, qui a été tournée il y a seulement quelques jours dans leur restaurant.

« En octobre 2023, la guerre a éclaté sur la ville de Gaza et le restaurant a été partiellement détruit. Nous avons continué à y travailler jusqu’à ce qu’il soit complètement détruit, au milieu de l’année 2024 », explique celui qui a repris l’établissement avec ses frères, après qu’il a appartenu à ses parents et avant à ses grands-parents.

« Tout s’est arrêté jusqu’au milieu de l’année 2025. Nous avions décidé de reprendre le travail dès que les conditions le permettraient », explique Hossam Azzam. « Nous avons alors choisi de rouvrir le restaurant ailleurs dans la ville de Gaza, à un endroit qui n’avait pas subi de dégâts importants, dans le quartier animé et économique de Rimal. »

Les prix multipliés par dix

Mais ce restaurant est loin d’avoir retrouvé sa vie d’avant-guerre. Son inauguration après rénovation avait eu lieu quelques mois avant le début des bombardements, et il était à l’époque un restaurant luxueux et « très connu dans Gaza ». Aujourd’hui, les propriétaires composent avec les contraintes sur place, et notamment en fonction des produits disponibles.

« Nous avons commencé à travailler en fonction des produits disponibles sur les marchés. Lorsque de la viande est disponible, nous l’achetons et la vendons, même si son prix a été multiplié par dix par rapport à son prix normal avant la guerre », signale-t-il. Et d’ajouter : « Nous ne stockons pas les marchandises. Par exemple, la viande doit être réfrigérée, ce qui nécessite des réfrigérateurs et de l’électricité, deux choses qui font défaut à Gaza. Nous travaillons donc en fonction des passages frontaliers. »

Mais la réouverture de ce restaurant est loin d’être un élément qui permet de nier la famine. Comme Hossam Azzam nous l’a expliqué, cette réouverture se fait dans des conditions exceptionnelles et difficiles.

« Gaza continue de souffrir de la famine et d’une grave crise alimentaire »

Données médicales, témoignages, images… La famine à Gaza n’est aujourd’hui plus à prouver et est largement documentée. Elle a été déclarée par l’ONU ce 22 août, après des mois d’alerte des associations humanitaires présentes sur place, et se base sur des critères bien définis : un outil appelé « Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire », ou IPC, a été mis au point en 2004.

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« Gaza continue de souffrir de la famine et d’une grave crise alimentaire, ainsi que de la hausse des prix », souligne Hossam « Malgré les images que nous montrons de la vie, de la présence de restaurants, ce n’est que le côté positif, mais il y a de nombreux aspects négatifs dont personne ne se soucie. » Pour lui, « la nourriture que nous servons est une source d’espoir pour les citoyens, même si les prix sont élevés ».

Il convient toutefois de rester vigilant. Si le restaurant Al-Saada Shafout a bel et bien réouvert ses portes, des vidéos d’autres établissements circulent sur les réseaux sociaux et peuvent être générées par IA. Des comptes pro-israéliens les partagent dans le but de promouvoir le discours du pouvoir en place en Israël et de nier la situation des Gazaouis, qui n’est pourtant plus à questionner.

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