Des princes belges affichent leur soutien à la Samarie
Pour la première fois, une délégation issue de l’une des plus anciennes familles nobles de Belgique a foulé la Samarie. Les princes de Ligne la Trémoïlle, emmenés par le prince Édouard et son père, le prince Charles-Antoine, ont répondu à l’invitation du chef du conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, qu’ils avaient accueilli quelques semaines plus tôt dans leur domaine en Belgique. Ce déplacement, présenté comme privé, a rapidement pris la dimension d’un geste politique assumé.
Point d’orgue du séjour : une visite approfondie de la Samarie, au cours de laquelle le prince Édouard de Ligne la Trémoïlle a souligné, devant ses hôtes, que la question de la souveraineté israélienne sur la région constituait, à ses yeux, un enjeu central. Il a exprimé une solidarité claire avec la cause défendue par les dirigeants locaux, un discours rare venant d’un dignitaire européen, alors que la plupart des capitales du continent critiquent les implantations israéliennes en Judée-Samarie et jugent leur extension contraire au droit international.
Le poids symbolique de cette prise de position tient à l’histoire de la famille. La maison de Ligne, à laquelle est rattachée la branche de Ligne la Trémoïlle, est une dynastie princière dont les racines remontent au Moyen Âge. Elle a donné des diplomates, des militaires et des responsables politiques à la Belgique et à l’Europe pendant des siècles. Le château d’Antoing, tout comme celui de Belœil, figure au cœur de ce patrimoine historique et culturel. Le fait que des représentants d’un tel lignage se déplacent en Samarie pour y afficher publiquement leur soutien à Israël n’est pas un simple épisode mondain.
Yossi Dagan, qui dirige le conseil régional de Samarie et s’est imposé ces dernières années comme l’un des visages les plus actifs du camp favorable à l’extension de la souveraineté israélienne, a immédiatement inscrit cette visite dans une stratégie plus large. Dans son discours d’accueil, il a insisté sur une communauté de valeurs entre Samarie, Europe, États-Unis et « monde libre ». Selon lui, ces rencontres répétées avec des responsables politiques, des parlementaires et désormais des princes européens doivent aboutir à la constitution d’un réseau pro-israélien capable de peser face aux institutions européennes souvent critiques.
Pour le dirigeant samaritain, ces figures de la noblesse ne sont pas de simples touristes de passage, mais les représentants visibles d’un courant plus large au sein des élites européennes, soucieuses de défendre une vision conservatrice de l’Occident et inquiets du déclin de l’Europe. La visite de la délégation belge s’inscrit ainsi dans une série de contacts noués par Dagan avec des responsables en Hongrie, en Europe centrale ou au Parlement européen, où il cherche des relais prêts à contester les résolutions hostiles aux implantations israéliennes.
De son côté, le prince Charles-Antoine de Ligne la Trémoïlle a mis en avant une dimension plus personnelle, en évoquant le voyage de son propre père en Israël en 1950. Celui-ci considérait déjà l’État juif naissant comme l’un des pays qui l’avaient le plus marqué. Le prince reconnaît être venu « trop tard », mais se dit impressionné par le dynamisme économique, l’ampleur des constructions et la chaleur de la population. Ces remarques s’inscrivent dans une perception d’Israël comme bastion de stabilité et de créativité au cœur d’un Moyen-Orient en crise.
La visite, qui doit se prolonger par un déplacement dans le sud du pays puis à la Knesset, s’est conclue sur un message commun : selon les interlocuteurs, Israël, l’Europe et les États-Unis doivent coordonner davantage leurs efforts pour défendre ce qu’ils appellent les « valeurs occidentales ». Dagan a affirmé que ce combat se mènerait ensemble, et le prince a acquiescé en soulignant que beaucoup, en Europe, n’avaient pas encore pris la mesure de cet enjeu.
Dans un contexte où l’Union européenne multiplie les critiques et envisage des mesures économiques contre la politique israélienne en Judée-Samarie, la présence de princes belges aux côtés de responsables samariens ne change pas les équilibres diplomatiques du jour au lendemain. Elle constitue cependant un signal : même au sein de l’establishment européen, des voix entendent s’écarter du consensus et regarder la réalité israélienne à travers le prisme d’une alliance stratégique plutôt que d’un contentieux permanent. Reste à voir si ce geste restera un symbole isolé ou s’il annoncera l’émergence d’un courant européen plus assumé en faveur de la souveraineté israélienne sur la Samarie.
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