Des habitants de Jérusalem portent plainte : beaucoup voient leur taxe foncière doubler
Jérusalem : la colère monte face à la flambée de l’impôt foncier
À Jérusalem, une vague de mécontentement grandit. Pas moins de 13 000 habitants ont récemment saisi la Haute Cour de justice, contestant une décision municipale qui a profondément bouleversé le calcul de la taxe foncière, connue sous le nom d’Arnona. Ce changement, autorisé par les ministères des Finances et de l’Intérieur en décembre dernier, a entraîné pour de nombreux foyers une explosion des montants à régler, certains voyant leur facture annuelle plus que doubler.
Une réforme contestée du barème
La réforme en question repose sur une nouvelle méthode de classification des logements : tout appartement occupé depuis janvier 2020 est désormais imposé au tarif le plus élevé, celui de la zone A, et ce, indépendamment de sa localisation réelle dans la ville. Ainsi, un logement situé dans un quartier historiquement moins central ou moins valorisé est aujourd’hui soumis aux mêmes exigences fiscales qu’un bien en plein centre-ville.
Conséquence directe : des hausses allant jusqu’à 140 % ont été enregistrées, provoquant stupeur et colère parmi les propriétaires concernés. Les premiers effets se sont fait sentir dès l’été 2024, moment où la nouvelle tarification a commencé à s’appliquer. Pour certains, le choc est tel qu’ils envisagent de revendre leur logement et de quitter la capitale israélienne, dénonçant une mesure jugée inéquitable et précipitée.
Des situations absurdes dans les mêmes immeubles
Au-delà de la hausse elle-même, c’est surtout l’iniquité du nouveau système qui fait polémique. Comme l’a rapporté le média Mako, certains habitants d’un même immeuble se retrouvent avec des montants d’impôts radicalement différents. Ainsi, un résident dont l’appartement a été rénové dans le cadre d’un projet TAMA 38 (programme de renforcement et de modernisation des bâtiments) paie nettement plus que son voisin de palier, dont le logement n’a pas été touché par les travaux.
Une disparité difficilement justifiable aux yeux des habitants, qui dénoncent une incohérence manifeste dans l’application du nouveau barème. Le cas devient d’autant plus injuste lorsque la rénovation a été imposée par des normes de sécurité ou des programmes gouvernementaux.
Les jeunes propriétaires également pénalisés
Autre catégorie durement touchée : les ménages ayant acquis leur logement via le dispositif « Prix pour un nouveau propriétaire », une initiative étatique visant à faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes familles. Ces bénéficiaires, souvent issus des classes moyennes, ont vu leur Arnona passer de 6 000 à 11 000 shekels par an, un fardeau financier imprévu, difficilement absorbable pour beaucoup.
Nombreux sont ceux qui se sentent trahis par un système censé les aider, mais qui, au final, les soumet à des charges supplémentaires qu’ils n’avaient pas anticipées au moment de l’achat.
Une contestation en justice
Les avocats représentant les 13 000 requérants dénoncent une décision prise sans transparence ni concertation, qu’ils qualifient même de « scandaleuse ». Ils rappellent qu’à l’échelle nationale, la hausse annuelle de l’Arnona pour 2025 n’a été que de 5 % en moyenne, ce qui rend d’autant plus incompréhensible l’ampleur des augmentations enregistrées à Jérusalem.
Selon eux, cette réforme s’apparente à une forme de fiscalité punitive, déconnectée des réalités économiques des ménages, et risque à terme d’entraîner une fuite des résidents vers d’autres villes, où les impôts locaux restent plus modérés.
Un enjeu stratégique pour Israël
Cette crise fiscale ne doit pas être perçue uniquement comme un conflit local. Elle soulève une question plus large sur l’attractivité et l’équilibre démographique de Jérusalem, capitale historique et stratégique d’Israël. Affaiblir la classe moyenne et décourager l’installation de jeunes familles serait contre-productif pour l’avenir du pays.
Face à la pression croissante des habitants et des recours juridiques, il appartient désormais aux autorités israéliennes de réexaminer la réforme avec discernement, tout en maintenant une vision responsable de la gestion urbaine. La stabilité sociale de Jérusalem ne peut reposer sur des arbitrages fiscaux hasardeux. Il s’agit de protéger la diversité de ses habitants, sans compromettre l’élan de développement de la ville.
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