Des fédérations poussent l’UEFA contre Israël

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Des fédérations poussent l’UEFA contre Israël

Depuis plusieurs mois, le statut d’Israël au sein du football européen ne se joue plus seulement sur le terrain. Selon des révélations de la presse sportive internationale, des réunions ont eu lieu entre des hauts responsables de l’UEFA et les initiateurs de la campagne pro-palestinienne « Game Over Israel », qui cherche à obtenir l’exclusion d’Israël des compétitions européennes. Ces échanges portent sur les voies juridiques permettant, le cas échéant, de justifier une mesure aussi extrême que la suspension d’une fédération membre.

D’après ces informations, l’UEFA était proche de soumettre à son Comité exécutif, à l’automne 2025, un vote sur le maintien d’Israël dans le football européen, sous la pression de certaines fédérations, notamment irlandaise et suisse. Finalement, il a été décidé de temporiser, dans l’attente d’un cessez-le-feu plus durable entre Israël et le Hamas, mais aussi de l’évolution d’initiatives diplomatiques. La question, toutefois, n’a pas disparu : elle reste en suspens, prête à revenir à l’agenda au gré des développements sur le terrain et dans les tribunaux.

En parallèle, l’UEFA suit de près plusieurs recours juridiques, notamment en Irlande, où la fédération nationale a adopté une résolution appelant à la suspension immédiate d’Israël pour violation présumée des statuts de l’organisation, et où des acteurs de la société civile multiplient les démarches. D’autres initiatives sont portées en Suisse, siège de l’UEFA, afin d’invoquer le droit international et les obligations en matière de droits humains. L’idée des promoteurs de ces actions est claire : créer un cadre juridique qui ne laisserait à l’instance européenne qu’une marge de manœuvre limitée.

Au cœur de cette pression se trouve la campagne « Game Over Israel ». Selon ses propres documents, il s’agit d’une alliance de militants, de supporters et d’organisations engagées, qui affirment vouloir la « justice, la responsabilité et la liberté pour la Palestine ». Le mouvement est soutenu par des structures militantes déjà actives sur le terrain du boycott et bénéficie du relais médiatique de figures du sport : une lettre ouverte signée par plusieurs dizaines d’athlètes connus demande ainsi la suspension d’Israël au nom des droits humains et compare la situation actuelle à celle de la Russie, exclue après l’invasion de l’Ukraine.

Pour l’UEFA, la situation est délicate. D’un côté, elle est soumise à des appels répétés à appliquer à Israël la même logique de sanction que pour la Russie, sous peine d’être accusée de « double standard ». De l’autre, une suspension unilatérale la placerait en porte-à-faux avec la FIFA et avec des États influents qui s’opposent à cette démarche. Elle aurait aussi des conséquences sportives majeures : exclusion des clubs israéliens des coupes d’Europe, remise en cause des qualifications en cours, tensions diplomatiques avec des gouvernements qui voient dans le sport un outil de dialogue plutôt qu’un champ de sanctions supplémentaires.

Le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, tente de maintenir un équilibre difficile. Il a multiplié les signes de compassion à l’égard des civils à Gaza, notamment à travers l’affichage d’une banderole « Stop killing children; Stop killing civilians » lors de la Supercoupe d’Europe, et la participation de réfugiés gazaouis à la cérémonie de remise des médailles. Dans le même temps, il assure que ces gestes relèvent d’un message humanitaire et non d’une prise de position politique, et reste jusqu’ici réticent à franchir le pas de l’exclusion d’Israël, qu’il sait explosif pour l’unité du football européen.

Sur le terrain, les conséquences du conflit se font déjà sentir : matches déplacés sur terrain neutre pour des raisons de sécurité, interdictions de déplacement de supporters lors de certaines rencontres impliquant des clubs israéliens, manifestations et banderoles dans les tribunes appelant à « montrer le carton rouge à Israël ». Chaque rencontre devient potentiellement un foyer de tension où les autorités locales, les clubs et l’UEFA doivent jongler entre sécurité, liberté d’expression et respect des règlements.

Pour l’heure, Israël reste membre à part entière de l’UEFA et continue de participer aux compétitions européennes. L’avenir dépendra d’un faisceau de facteurs : issue des recours juridiques, évolution du conflit, rapport de force entre fédérations, pressions politiques extérieures et capacité de l’UEFA à défendre le principe, souvent affirmé mais rarement tenu, d’une autonomie du sport face aux crises internationales. Entre les militants qui veulent transformer les stades en tribunes politiques et ceux qui redoutent de voir le football devenir un champ de bataille symbolique, l’instance européenne marche sur une ligne de crête dont l’issue reste incertaine.

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