Des chercheurs de l’UTA parviennent à freiner l’essor de la SLA

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Des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv sont parvenus à freiner la progression de la SLA

Une étude internationale menée sous la direction du Prof. Eran Perlson, de la Faculté de médecine et de l’École de neurosciences de Tel Aviv University – Global TAU par les Dr. Ariel Ionescu et Lior Ankol, a dévoilé un mécanisme moléculaire jusqu’alors inconnu constituant l’un des principaux facteurs de la sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot), maladie neurodégénérative qui provoque la paralysie progressive des muscles du corps, et sont parvenus à le neutraliser au moyen d’une thérapie génique à base d’ARN. Selon les chercheurs, ces résultats pourraient ouvrir la voie à un traitement efficace contre cette maladie mortelle et actuellement incurable, offrant un nouvel espoir à des millions de patients dans le monde.

Ses résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature Neuroscience, revue de référence dans le domaine des neurosciences.

Des agrégats toxiques

« Notre laboratoire étudie la SLA, maladie neurodégénérative mortelle et incurable qui affecte les neurones moteurs et provoque une paralysie progressive de tous les muscles du corps », explique le Prof. Perlson. « La plupart des patients décèdent dans les trois à cinq ans suivant le diagnostic, des suites de la paralysie du diaphragme et d’une insuffisance respiratoire. On sait que la maladie attaque les points de jonction neuromusculaires, où les fibres nerveuses (axones) rencontrent les cellules musculaires et transmettent les signaux électriques du cerveau aux muscles. Cependant, les mécanismes moléculaires à l’origine de ces lésions restaient inconnus jusqu’à présent, et par conséquent, aucun traitement efficace n’avait pu être développé. Dans cette étude, nous avons cherché à comprendre ce mécanisme en profondeur afin de pouvoir développer des médicaments efficaces contre la SLA ».

L’étude s’appuie sur une caractéristique de la SLA découverte précédemment dans le laboratoire du Prof. Perlson: à l’extrémité du nerf, à sa jonction avec le muscle se forment des agrégats toxiques d’une protéine appelée TDP-43, normalement responsable de la régulation de la production de protéines au niveau des synapses, zones de contact à l’extrémité des neurones. Pour comprendre le mécanisme de formation de ces agrégats, les chercheurs ont utilisé un modèle murin, des tissus de patients atteints de SLA et des cellules souches humaines cultivées en laboratoire.

Ionescu Perlson gradus

Ionescu Perlson gradus

L’étude a révélé que les cellules musculaires produisent de petites molécules d’ARN appelées microARN-126 et les transportent jusqu’à l’extrémité du neurone au moyen de petites vésicules. Le rôle de ces microARN est d’empêcher l’expression de la protéine TDP-43 à la jonction neuromusculaire tant que celle-ci n’est pas nécessaire.

Inverser la dégénérescence

« Nous avons découvert que dans le cas de la SLA, le muscle produit moins de microARN-126, entraînant un excès de TDP-43 », explique le Dr. Ionescu. « Cette protéine en excès forme des agrégats toxiques qui attaquent des molécules essentielles au fonctionnement des mitochondries, véritables centrales énergétiques des cellules nerveuses. Les lésions mitochondriales provoquent un déficit énergétique, détruisant progressivement les neurones moteurs et entraînant la paralysie des muscles des patients ».

Les chercheurs ont également montré que lorsqu’on réduit la quantité de microARN-126, un processus similaire à celui de la SLA se produit, et les neurones sont détruits. À l’inverse, l’augmentation du taux de microARN-126 dans les tissus prélevés chez des patients atteints de SLA et chez les souris du modèle a entraîné une diminution du taux de TDP-43, et les neurones ont cessé de dégénérer, et se sont même régénérés. Les chercheurs en ont conclu que l’ajout de microARN-126 permet de sauver les neurones endommagés par la SLA et de prévenir la dégénérescence de la jonction neuromusculaire, et pourrait servir de base au développement de médicaments efficaces contre cette maladie actuellement incurable.

ALS 2 580

ALS 2 580

« Dans cette étude, nous avons identifié pour la première fois un mécanisme moléculaire crucial de la SLA à ses débuts : une baisse de la quantité de microARN-126 transférée du muscle au nerf, entraînant la formation d’agrégats toxiques de la protéine TDP-43 qui détruisent les neurones. Nos résultats pourraient servir de base au développement d’une thérapie génique efficace axée sur l’ajout de microARN-126, qui pourrait apporter de l’espoir à des millions de patients et à leurs familles dans le monde entier », conclut le Prof. Perlson.

Photos :

2. L’équipe de recherche (de gauche à droite) : le Dr. Ariel Ionescu, le Prof. Eran Perlson et Tal Pery Gradus.

3. Illustration montrant l’effet protecteur de la thérapie génique sur les neurones moteurs, prévenant la dégénérescence caractéristique de la SLA.

Tel Aviv University | אוניברסיטת תל-אביב
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