Des caches d’armes pour tuer des Juifs en Europe
Pendant des mois, l’enquête est restée dans l’ombre. Ce n’est qu’aujourd’hui que l’on mesure son ampleur : selon les autorités israéliennes, le Mossad, en coopération avec plusieurs services de renseignement européens, a mis au jour une infrastructure clandestine du Hamas au cœur du continent. Ce réseau, structuré et patient, avait un objectif précis : être prêt à frapper des cibles juives et israéliennes en Europe le jour où serait donné « le commandement ».
D’après les informations rendues publiques par le Bureau du Premier ministre israélien, des opérations coordonnées ont été menées récemment dans plusieurs pays, en particulier en Allemagne et en Autriche. Elles ont abouti à l’arrestation de suspects liés au Hamas et à la découverte de caches d’armes soigneusement dissimulées, destinées à alimenter des cellules opérationnelles en attente. L’idée n’était pas de mener des actions isolées, mais de disposer d’un dispositif dormant, activable en une seule séquence d’attentats visant à faire un maximum de victimes civiles.
L’épisode le plus marquant s’est déroulé à Vienne. Les services de sécurité autrichiens ont découvert, dans un local loué discrètement, une cache contenant plusieurs armes de poing, des chargeurs et du matériel destiné à être utilisé lors d’attaques coordonnées. L’enquête a permis de relier ce dépôt à Mohammed Naim, présenté comme le fils de Bassam Naim, haut responsable du bureau politique du Hamas. Selon les éléments communiqués par Israël, ces armes devaient servir de noyau à une série d’attaques visant prioritairement des lieux liés à la communauté juive et à des intérêts israéliens.

En parallèle, des procédures judiciaires ont été ouvertes en Allemagne et au Royaume-Uni. Un ressortissant britannique, arrêté à Londres, est soupçonné d’avoir participé au transfert de pistolets et de munitions vers l’Autriche, dans le cadre de ce même réseau. D’autres suspects interpellés en Allemagne sont accusés d’avoir préparé des attaques contre des institutions israéliennes ou juives, en coordination avec des cadres du Hamas basés à l’étranger. Pour les enquêteurs européens, ces éléments confirment que l’organisation ne se contente plus d’activités de propagande ou de financement sur le continent : elle cherche à disposer de capacités opérationnelles concrètes.
Du point de vue israélien, cette affaire illustre une tendance de fond : après les attaques massives du 7 octobre et la guerre qui a suivi, le Hamas chercherait à exporter la confrontation en dehors du Moyen-Orient, en profitant des failles de sécurité, des frontières ouvertes et des diasporas. Les responsables du Mossad mettent en avant le rôle de certains cadres politiques du mouvement installés au Qatar ou en Turquie, suspectés de piloter ces réseaux tout en niant publiquement tout lien avec des projets d’attentats.
Pour l’Europe, l’alerte n’est pas nouvelle, mais elle prend une dimension plus concrète. L’Union européenne a classé le Hamas comme organisation terroriste dès 2003, et a renforcé son arsenal de sanctions ces dernières années, en ciblant des responsables et des mécanismes de financement. Dans plusieurs pays, associations, fondations et structures religieuses suspectées de servir de relais à l’organisation sont désormais surveillées de près, voire dissoutes. La découverte de caches d’armes liées au Hamas sur le sol européen pousse les gouvernements à durcir encore leur politique de « tolérance zéro » face à toute tentative d’implantation opérationnelle.
Au-delà des chiffres et des communiqués, cette affaire renvoie à une réalité très concrète pour les communautés juives, déjà marquées par une hausse des actes antisémites depuis le début de la guerre. Savoir que des armes étaient stockées en vue d’attaques ciblées contre des synagogues, des écoles ou des centres communautaires renforce le sentiment de vulnérabilité. Dans le même temps, l’annonce du démantèlement de ces structures, avant le passage à l’acte, est perçue comme la preuve que la coopération entre le Mossad et les services européens peut sauver des vies.
Les investigations se poursuivent pour déterminer l’étendue exacte du réseau, identifier d’éventuels complices et s’assurer qu’aucune cellule dormante n’a échappé aux arrestations. Mais un message s’impose déjà : la tentative du Hamas de transformer l’Europe en nouveau théâtre d’opérations terroristes a été partiellement déjouée. Reste désormais, pour les capitales européennes comme pour Israël, à maintenir ce niveau de vigilance et de coopération afin qu’aucun « jour de commandement » ne puisse se traduire, un matin, par des scènes de chaos sur le sol européen.
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