Aujourd’hui, les flippers semblent, aux yeux de beaucoup, appartenir à l’époque révolue des bars enfumés et des juke-box. Pourtant, écrit “The Economist”, ils connaissent une deuxième jeunesse, à la faveur notamment de compétitions internationales.
Lorsque les gens pensent au flipper, si tant est qu’ils y pensent, la plupart imaginent sans doute une vieille machine abandonnée, privée de pièces de monnaie et prenant la poussière au fond d’un bar ou d’une pizzeria, ses lampes et ses cloches quémandant en vain de l’attention. Mais le flipper a des fans. Comme les tourne-disques, les voitures de sport anglaises et les vestes en tweed avec des coudières. Certains ont un goût pour les époques révolues, d’autres aiment être en décalage avec leur temps.
Ces dernières années, le flipper est devenu non seulement de plus en plus populaire, mais aussi de plus en plus lucratif. Lors du tournoi de flipper nord-américain, le 6 mars, des prix d’un montant total de 55 000 dollars ont été distribués aux meilleurs compétiteurs : c’est loin de ce que gagnent les joueurs de football ou de basket-ball, mais suffisant pour nourrir de modestes espoirs et justifier de nombreuses heures d’entraînement. L’argent provient de la vente des billets et des frais d’inscription, ainsi que des sponsors. Outre le droit de se vanter, le vainqueur a reçu un flipper Stern Pinball flambant neuf d’une valeur de 10 000 dollars.
L’essor du flipper de compétition s’inscrit dans un mouvement plus large, celui de la nouvelle jeunesse que connaît ce jeu. Le nombre de participants aux championnats organisés sous l’égide de l’International Flipper Pinball Association (Ifpa) [l’équivalent de la Fifa pour le football] a plus que doublé entre 2015 et 2024, passant de 16 500 à près de 40 000. Le nombre d’entreprises fabriquant des flippers a également augmenté, passant d’une seule (Stern, qui n’a eu aucun rival pendant plus de dix ans) à une vingtaine dans le monde. Cette renaissance est due à un changement stratégique : après avoir eu peur des jeux vidéo pendant de nombreuses décennies, les fabricants de flippers ont décidé de les imiter.
Dérivé d’un jeu français du XVIIIe siècle
Le flipper est dérivé du jeu de Bagatelle, un jeu de table français apparu au XVIIIe siècle dans lequel on se servait d’une petite queue de billard pour envoyer des billes jusqu’en h
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