L’augmentation potentielle des dépenses de défense pour répondre aux besoins de sécurité d’Israël au cours des prochaines années aggravera le fardeau financier des ménages, a averti l’économiste en chef du ministère des Finances, exhortant le gouvernement à trouver un équilibre entre les besoins de sécurité et l’économie.
Dans un document de synthèse publié lundi, l’économiste en chef du ministère des Finances, Shmuel Abramzon, a estimé qu’une augmentation permanente de 10 milliards de shekels du budget de la Défense entraînerait une augmentation annuelle d’environ 4 000 shekels à la charge du ménage moyen.
L’analyse de l’économiste en chef du ministère a été soumise à la commission Nagel, qui a été créée pour examiner la nécessité d’augmenter les dépenses en matière de défense et la conception des forces militaires de l’armée israélienne pour l’avenir. La commission devrait présenter ses recommandations finales en décembre, y compris un nouveau concept d’opérations, des objectifs pour la conception des forces militaires et les implications budgétaires pour les années à venir.
Ces recommandations devraient se traduire par des dizaines de milliards de shekels supplémentaires par an pour les dépenses de défense, ce qui entraînera une augmentation de la charge fiscale pour financer le coût accru de la sécurité.
« Une augmentation permanente des dépenses de défense créera une nouvelle charge fiscale et pourrait avoir un impact sur l’activité économique et son potentiel de croissance », a déclaré Abramzon. « Pour financer la charge fiscale résultant d’une augmentation des dépenses de défense au fil du temps, il convient de trouver des équilibres appropriés afin de procéder aux ajustements nécessaires, soit en réduisant les dépenses, soit en augmentant les impôts, car le déficit structurel actuel d’Israël est déjà élevé et le ratio dette/PIB doit être stabilisé. »
Une augmentation des dépenses de défense de 10 milliards de shekels supplémentaires nécessitera des ajustements d’un total d’environ 1,5 % du PIB, soit environ 30 milliards de shekels, selon Abramzon.
Le coût pour les ménages se fera ressentir à travers trois canaux principaux : les augmentations d’impôts directs et indirects, une réduction des services publics car il y aura moins de fonds disponibles pour les dépenses civiles, et des dommages aux revenus en raison d’un ralentissement de l’activité économique.
Début novembre, la commission a approuvé la proposition du ministère des Finances pour le budget 2025, qui n’inclut pas les ajouts potentiels suite aux conclusions de la commission Nagel. La commission, présidée par le général de brigade (Rés.) Prof. Jacob Nagel, comprend des représentants du bureau du Premier ministre, du ministère des Finances, du ministère de la Défense et de l’armée israélienne, et est chargée de déterminer les orientations de la conception de la force militaire israélienne pour la prochaine décennie, les implications budgétaires et l’impact économique.
Selon les estimations de la Banque d’Israël, la guerre en cours avec le groupe terroriste Hamas devrait entraîner des coûts civils et de défense de plus de 250 milliards de shekels entre 2023 et 2025. Avec un déficit budgétaire de 7,9 % du PIB en octobre, supérieur à l’objectif de 6,6 % fixé pour 2024, et des agences de notation qui ont réduit la cote de crédit d’Israël, la commission a été créée pour empêcher le déficit d’échapper à tout contrôle en raison de la hausse des coûts de la défense et des autres coûts de la guerre.
« Sans ajustements budgétaires équilibrés, le ratio dette/PIB du pays augmentera, et avec lui la prime de risque de l’économie et le taux d’intérêt que le gouvernement paie pour financer la dette, et en conséquence les investissements diminueront, ce qui conduira à un ralentissement de l’activité économique », a averti Abramzon.
L’économiste en chef du ministère des Finances a proposé au gouvernement une liste de mesures visant à accroître les recettes fiscales de l’État afin de financer l’augmentation des dépenses de sécurité. L’une d’entre elles consiste à prendre des mesures pour lutter contre le capital noir et l’évasion fiscale, qui sont estimés à des dizaines de milliards de shekels par an. D’autre part, l’annulation des exonérations fiscales, dont le montant est estimé à 90 milliards de shekels par an. Ce n’est qu’ensuite, si nécessaire, qu’une augmentation des taux d’imposition devrait être examinée, selon le ministère des Finances.
Dans le document de synthèse, il est également recommandé de donner la préférence au déploiement de soldats en service régulier et de soutenir le recrutement de la population ultra-orthodoxe afin de réduire le fardeau supporté par les réservistes et le coût pour le gouvernement. Le coût économique d’un mois de service dans la réserve est estimé à 48 000 shekels par soldat, contre 27 000 shekels pour un soldat en service régulier.
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