De Charlie Chaplin à Tik Tok…

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Parmi les quatre jeûnes majeurs de l’histoire juive — le 9 Av, le 17 Tamouz, le 3 Tichri (Guedalya) et le 10 Tévet — chacun commémore une période sombre de notre histoire.

Le 10 Tévet occupe une place particulière puisqu’il marque le début du siège de Yerouchalayim par Nevoukhanétsar, roi de Babylone, et le commencement de la destruction du Beth Hamikdach construit par Chelomo Hamélekh, ainsi que l’exil de soixante-dix ans des Juifs à Babylone.

Comme le rapporte le Texte : « Il arriva, en la neuvième année de son règne, au dixième mois, le dixième jour du mois, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem, lui et toute son armée, et campa contre elle ; et ils bâtirent contre elle des retranchements tout autour. La ville fut assiégée jusqu’à la onzième année du roi Sédécias… » (Melakhim II 25:1 et suivants). À première vue, la ville semblait prospère et autonome, et pourtant, la catastrophe avait déjà commencé à se dessiner. Cette leçon de prudence est au cœur de l’importance du jeûne du 10 Tévet.

Le Aboudaram (Hilkhoth Ta’anith) souligne que, contrairement aux autres jeûnes institués par nos Sages, le jeûne du 10 Tévet ne peut pas être repoussé, même s’il tombe un Chabath, comme Yom Kippour!  Cette spécificité souligne une leçon spirituelle majeure : la vigilance dès le commencement. Tout comme la faille dans le siège de Yerouchalayim, le mal peut naître insidieusement. Observer le jeûne exactement à la date prévue nous rappelle de rester attentifs aux débuts et aux racines du danger.

Le Rambam écrit que tout le peuple d’Israël jeûne pendant les jours où leur sont arrivés des malheurs afin d’éveiller les cœurs et d’ouvrir les chemins du repentir, en rappelant les mauvaises actions de nos ancêtres comme les nôtres, afin d’améliorer notre comportement envers Hachem (Hilkhot Ta’anith 5:1). Ainsi, l’essentiel du jeûne est d’éveiller notre cœur, de réfléchir et de demander pardon à Hachem.

Le 10 Tévet illustre que le danger peut se cacher dès le premier signe, même si tout semble anodin.

À l’époque, Yerouchalayim était autonome et prospère, et pourtant, le siège avait commencé.

Cette idée se retrouve dans notre monde moderne. Le premier film de Charlie Chaplin, en noir et blanc, peut sembler insignifiant : un homme en costume avec un chapeau qui fait rire. Mais le rav de Brisk avait dit : « Une grande catastrophe va s’abattre sur le monde. »

Pourquoi un tel avertissement pour quelque chose d’apparemment anodin ? Parce que ce rav avait pressenti l’influence des images et leur pouvoir futur : le cinéma, Internet, les smartphones, capables de façonner les esprits et d’introduire des dangers invisibles au premier abord. Tout comme le 10 Tévet, la menace était présente dès le commencement.

Nos Sages, par leur expérience et leur élévation morale, connaissent le bon chemin.

La Guemara enseigne : « Si des Anciens te conseillent de démolir et des jeunes de construire, alors démolis et ne construis pas ! »

Le Messilat Yecharim illustre cette autorité par la parabole du labyrinthe : seul celui qui est au-dessus du labyrinthe, qui voit toutes les voies tracées, peut indiquer la voie sûre. Ceux qui refusent de suivre sa guidance risquent de se perdre, même en pensant connaître la bonne route.

Le 10 Tévet nous enseigne une leçon universelle : la vigilance dès le commencement. Comme pour le film de Chaplin et l’avertissement du rav, tout acte ou phénomène peut receler des conséquences futures invisibles au premier abord.

Le jeûne nous aide à éveiller le cœur, à réfléchir aux débuts et aux racines du mal, et à demander pardon à Hachem.

En suivant les conseils de nos Sages et en restant attentifs aux premiers signes de danger, nous construisons un futur plus sûr et préparons un monde où la justice et la lumière prévalent, jusqu’à l’avènement du Machia’h.

Mordekhai Bismuth

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