Danger sur l’accord entre Union européenne et Israël
L’Union européenne reconsidère son partenariat avec Israël
La diplomatie française a ouvertement soutenu la requête des Pays-Bas visant à réévaluer l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Cette demande, qualifiée de « légitime » par Jean-Noël Barrot, ministre délégué aux Affaires européennes, fait suite à l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza et à l’inquiétude grandissante sur le respect par Israël des principes inscrits dans l’article 2 de cet accord.
Cet article fondateur stipule que les relations entre l’Union européenne et Israël doivent être fondées sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques. Or, selon plusieurs pays européens, les récents développements sur le terrain soulèvent des interrogations quant à la conformité du comportement israélien à ces engagements.
Barrot, interrogé par France Info et Le Monde, a souligné que la Commission européenne devait examiner attentivement la situation, sans encore se prononcer sur une éventuelle remise en cause de l’accord. Il a insisté sur la nécessité d’une instruction rigoureuse de la part de Bruxelles, afin de déterminer si les termes du partenariat sont toujours respectés par l’État israélien.
Le contexte dans lequel cette requête intervient est marqué par une situation humanitaire critique dans l’enclave palestinienne de Gaza. Depuis plus de deux mois, l’acheminement de l’aide est quasiment à l’arrêt. Le Hamas, qui contrôle Gaza, est accusé de détourner les ressources à son avantage, tandis qu’Israël maintient une pression militaire et un blocus stricts. Résultat : une population civile à bout de souffle, privée d’eau, de nourriture et de médicaments.
Le ministre français n’a pas hésité à dresser un tableau alarmant de la situation sur place : « Les Palestiniens à Gaza sont affamés, assoiffés, ils manquent de tout. La région est au bord du chaos et d’un effondrement total. »
Barrot a également évoqué les voix qui, au sein même des communautés juives, expriment leur malaise face à l’attitude du gouvernement israélien. Il a notamment cité une prise de position de la rabbine française Delphine Horvilleur, qui a suscité de vives réactions au sein de la communauté francophone en Israël. Ce clivage illustre une fracture croissante entre la diaspora juive européenne et les Israéliens d’origine française sur la manière de percevoir l’action du gouvernement Netanyahu.
Au niveau européen, la chef de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a proposé une aide logistique à Israël pour faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire à Gaza. Toutefois, des doutes subsistent sur la capacité d’Israël à assurer un accès sûr à cette aide, tant que le Hamas demeure actif et menaçant dans l’enclave.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a formalisé la demande d’examen de l’accord dans une lettre adressée à la Commission européenne, dont une copie a été obtenue par l’AFP. Dans celle-ci, il appelle à une évaluation « dans les plus brefs délais » du respect de l’article 2. Cette initiative est soutenue par la Belgique, signe d’un malaise grandissant au sein de l’UE concernant la conduite israélienne à Gaza.
Dans un climat géopolitique de plus en plus tendu, l’alignement traditionnel entre Israël et ses alliés occidentaux semble se fissurer. La détérioration perceptible des relations entre Tel-Aviv et Washington pourrait avoir des répercussions diplomatiques bien au-delà. Des chancelleries européennes, jusqu’ici prudentes, paraissent désormais plus enclines à adopter des postures critiques vis-à-vis de l’État hébreu. Elles pourraient interpréter l’éloignement relatif des États-Unis comme un signal d’ouverture leur permettant de s’affirmer davantage sur ce dossier.
Si la Commission européenne venait à conclure que les engagements de l’accord d’association ne sont pas respectés, cela pourrait ouvrir la voie à une suspension, voire à une révision du texte. Un tel changement serait perçu comme une mesure de rétorsion économique ou diplomatique, à l’image de sanctions ciblées. Pour Israël, cela représenterait un tournant significatif dans ses relations avec l’Union européenne.
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