La hache de guerre est toujours sortie entre le locataire de la Maison-Blanche et le gouverneur de Californie. Et le monde a encore pu assister à leur bras de fer avec cette fois la question climatique pour marquer leurs profondes divergences. Principal opposant démocrate du président américain, Gavin Newsom a en effet saisi mardi l’occasion de la COP30 au Brésil pour se payer Donald Trump, grand absent du sommet.
« Trump est temporaire », a lancé le gouverneur de la Californie à Belém, ville d’Amazonie qui accueille la conférence de l’ONU sur le climat, sans aucune délégation fédérale américaine pour la première fois de l’histoire des COP. « Donald Trump redouble d’imbécillité », a-t-il attaqué en critiquant la marche arrière du gouvernement fédéral sur l’énergie et le climat, et le second retrait américain de l’accord de Paris, moteur de la coopération mondiale sur le climat.
La Californie se veut être un modèle sur l’énergie
Toute la journée, le virulent opposant à Donald Trump, considéré comme l’un des candidats les plus sérieux à la présidentielle de 2028, a répété que ses reculs étaient une « abomination ». Il a aussi multiplié les réunions et les événements de haut niveau, avec le gouverneur de l’Etat brésilien du Para, avec un ministre allemand, avec le président brésilien de la COP30.
Interrogé par l’AFP, il a affirmé qu’un président démocrate réintégrerait les États-Unis dans l’accord de Paris « sans hésitation ». « C’est un engagement moral, c’est un impératif économique ». A chaque étape, Gavin Newsom a surtout vanté comme un modèle sa Californie, qui indépendante serait la 4e économie mondiale, et dont l’électricité a été « 100 % propre » (sans fossiles) neuf jours sur dix cette année.
Le verre à moitié plein de l’absence des Etats-Unis
L’absence de représentant de l’administration Trump est en tout cas un soulagement pour ceux qui craignaient que les Etats-Unis ne viennent torpiller les négociations, comme en octobre à l’Organisation maritime internationale (OMI) où un accord sur une taxe carbone a été coulé après des menaces américaines sur certains pays. « C’est une bonne chose », a ainsi estimé Christiana Figueres, ancienne cheffe de l’ONU Climat au moment de l’accord de Paris, mardi à Belém. « Ils ne peuvent pas prendre la parole. »
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Le retrait de l’accord de Paris décidé par le président américain sera effectif en janvier 2026, mais les Etats-Unis garderont leurs sièges aux COP. « L’absence des Etats-Unis ne compromet pas la COP », avait pour sa part souligné jeudi dernier le Premier ministre portugais Luís Montenegro. Mais à long terme, le réengagement du pays, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, sera « indispensable », avait-il prévenu.
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