Des milliers de militants et d’indigènes se rassemblent samedi à Belem pour une grande marche afin de demander aux négociateurs de la COP 30, réunis dans cette ville d’Amazonie brésilienne jusqu’au 21 novembre, d’écouter leurs revendications pour la défense du climat.
« Nous sommes venus ici pour défendre le climat. Aujourd’hui, nous vivons un massacre avec notre forêt qui est en train d’être détruite. Nous voulons faire entendre notre voix depuis l’Amazonie et exiger des résultats », dit à l’AFP Benedito Huni Kuin, 50 ans, du peuple indigène Huni Kuin, vivant dans l’ouest du Brésil.
Pas d’arrestations arbitraires
La « marche mondiale pour le climat » va traverser la dense ville de 1,4 million d’habitants sur environ 4,5 kilomètres, s’arrêtant à quelques pâtés de maisons du site de la COP 30, protégé samedi par des dizaines de militaires et des barrières parfois surmontées de barbelés. Mais pour la première fois depuis la COP 26 à Glasgow en 2021, la société civile mondiale peut s’exprimer samedi sans crainte d’arrestations arbitraires.
Les trois dernières conférences climatiques de l’ONU se sont déroulées dans des pays, Égypte, Émirats arabes unis et Azerbaïdjan, où aucune ONG ne jugeait sûr de manifester en dehors du site de la COP, qui est protégé et régi par les Nations unies.
Les négociations de Belem sont marquées par une absence de taille : celle des Etats-Unis de Donald Trump. À tel point qu’au rassemblement samedi, un manifestant monté sur des échasses s’est déguisé en Oncle Sam pour dénoncer « l’impérialisme ». Le soutien à la cause palestinienne est aussi présent, avec des drapeaux palestiniens brandis parmi la foule.
Notre dossier sur le «Réchauffement climatique»
Avoir voix au chapitre
« Nous sommes ici pour montrer que ce sont les gens qui détiennent le pouvoir, surtout cette semaine où on a appris que des voix étaient exclues du processus de la COP et que de nombreuses communautés, notamment autochtones, ne se sentent pas prises en compte », a expliqué à l’AFP Tyrone Scott, un Britannique de 34 ans, de l’ONG War on Want. Les communautés indigènes brésiliennes réclament davantage voix au chapitre dans les discussions, qu’elles ont bousculées à deux reprises.
Mardi soir, des manifestants avaient forcé l’entrée du site de la COP et s’étaient heurtés aux forces de sécurité. Vendredi matin, d’autres protestataires autochtones avaient bloqué l’entrée principale et arraché des réunions au sommet avec des responsables brésiliens.
Alors, où en sont les tractations ? Au terme d’une semaine, la présidence de la COP30 est censée dévoiler samedi après-midi le fruit de ses consultations pour concilier les demandes des pays sur une série de sujets. Des sujets aussi épineux que les ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le financement climatique au profit des pays vulnérables ou les barrières commerciales.
Plusieurs participants estiment que chacun campe encore sur ses positions en attendant l’arrivée des ministres lundi, qui devront trouver un consensus de près de 200 pays d’ici la fin de la conférence le 21 novembre.
La source de cet article se trouve sur ce site

