Conflit israélo-palestinien : « Dans Palestine Skating Game on veut montrer qu’on a détruit un lieu plein de vie »

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Depuis un an, tout s’est précipité. Pour le créateur de Palestine Skating Game, qui souhaite rester anonyme (lire l’encadré), son jeu vidéo est devenu une manière de montrer ce qu’était la vie dans les territoires occupés avant que le 7 octobre précipite le conflit israélo-palestinien dans une nouvelle dimension. Samedi, il a sorti un trailer et lancé un financement participatif pour ce jeu d’action et de parkour, encore à l’état de prototype. Dans l’espoir de donner une nouvelle dimension au projet.

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Comment est né le projet ?

Ça a commencé il y a environ trois ans. J’ai vu la série britannique We are Lady Parts, et j’ai eu un eurêka, un mois après. Je me suis dit que cela fonctionnerait bien dans un jeu vidéo sur le modèle de Jet Set Radio. J’ai commencé à modéliser Bethléem, à faire des recherches sur la musique de cette région. C’était clair qu’il y avait beaucoup de choses à explorer. D’un point de vue gameplay, il y a beaucoup de grind en skate et de peinture, en explorant des territoires occupés. On va essayer d’avoir une variété d’ennemis et de façon de s’en débarrasser, et de ce côté-là je me suis inspiré du remake de Resident Evil. On va devoir se demander à quel point on veut que le jeu soit réaliste. Je pense que le premier épisode ne le sera pas tant. On va essayer de savoir ce que le public aime et ce qui fonctionne. De là, j’imagine qu’on pourra partir dans une direction plus réaliste, mais cela dépendra aussi de nos ressources. La première étape c’est de montrer les territoires occupés en 2022 et à quoi ressemble la vie là-bas, avant que tout s’accélère. Le but, c’est de montrer à quel point cette ville, une vraie ville, a été détruite. Montrer que c’était un lieu plein de vie et pas seulement un camp de terroristes.

Qui travaille dessus ?

Ça a commencé comme un projet solo. Des gens sont allés et venus, en tout il y a déjà entre trente et quarante personnes qui ont contribué. L’essentiel du budget est passé dans deux codeurs contractuels, qui ont réalisé le gros de la programmation entre novembre dernier et juillet. Un auteur palestino-américain a contribué à des dialogues. Une artiste libanaise a contribué bénévolement au design de thobe [vêtement traditionnel du Moyen-Orient]. Plusieurs Occidentaux nous ont contactés pour la musique, but pour cela je pense qu’on doit vraiment privilégier des musiques régionales. Le groupe Hazy Noir, qui vient de Palestine, a composé les deux musiques que l’on entend dans le trailer. Il y a une personne et sa sœur que nous avons pu faire sortir de Gaza grâce à une cagnotte. Le reste de leur famille est toujours là-bas et a été bombardé.

Au-delà des conditions matérielles, développer un jeu en temps de guerre, qu’est-ce que cela implique ?

Ça rend la chose plus urgente. De plus en plus de personnes se proposent comme volontaires. Ça n’a pas tant changé la trajectoire du développement, mais on se sent plus central.

Pourquoi traiter ce sujet à travers le jeu vidéo ?

Avant même de parler de ce qu’il se passe aujourd’hui, cela permet de montrer la situation à Hebron, ou Bethléem, ou n’importe quel endroit où il y a des soldats. On peut par exemple montrer des enfants qui fuient les soldats israéliens. Je pense que c’est important de montrer la vie civile.

Entre le graffiti, les couleurs et la musique, qu’est-ce que l’esthétique de « Palestine Skating Game » raconte des Territoires palestiniens ?

Je ne sais pas si ça va rester dans le jeu final. J’imagine que plus on approchera d’un produit fini, plus on pourra voir s’il faut changer certains choix artistiques. Il y a une manière de combiner réalisme et couleur. On peut aussi faire beaucoup de choses avec la musique. Il y a pas mal de musiques électroniques arabes intenses, mais aussi des pistes moins intenses et plus traditionnelles. Je pense à Yasmine Handan, qui a composé une chanson qui s’appelle Balad. C’est une chanson qui parle d’attendre que les choses changent, mais le changement n’arrive jamais. Il y a aussi des artistes palestiniens comme le groupe DAM ou MC Abdul qui peuvent être intéressants.

Comment envisagez-vous la suite ?

On recherche des partenaires financiers. Si on avait un vrai budget, je commencerais par essayer d’embaucher des gens qui sont au Liban, et qui sont centraux dans ce qu’il se passe aujourd’hui, ainsi que des réfugiés palestiniens. Au-delà de ça, on recherche des partenaires créatifs. Je ne suis pas scénariste, plutôt artiste 3D, donc ce serait bien d’avoir plus de gens de ce côté-là. D’autant que je ne suis pas Arabe ou Palestinien. Beaucoup de ce qui a été fait avant le 7 octobre 2023, c’était surtout moi qui m’amusais. On a besoin d’une direction artistique, de directeurs et de producteurs arabes.

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