Comment les Houthis ont-ils attaqué l’aéroport de Ramon avec un drone ?
Une nouvelle phase de confrontation aérienne a surgi le dimanche 7 septembre 2025 lorsque Ramon Airport, situé au sud d’Israël près d’Eilat, a été frappé par un drone lancé depuis le Yémen. Ce moment inattendu a paralysé temporairement l’activité de la plateforme avant que les vols ne redémarrent après inspection et feu vert de l’armée de l’air.
L’appareil a percuté le hall des arrivées, causant des éclats de verre et la formation de nuages de fumée, blessant légèrement deux passagers à cause de projections de débris. Malgré la détection du drone, celui-ci n’avait pas été classé comme hostile, si bien que ni alertes ni tirs n’ont été déclenchés. Quelques heures plus tard, les opérations aériennes retrouvèrent leur cours normal. Cet épisode représente un tournant : c’est la première attaque réussie des Houthis contre un aéroport israélien depuis plusieurs mois, et la plus directe depuis la mort de hauts responsables du mouvement yéménite lors de frappes israéliennes à Sanaa. L’organisation a revendiqué l’opération, la qualifiant de démonstration de force et avertissant que « les aéroports ennemis sont désormais vulnérables » – une posture clairement calculée pour marquer les esprits.
Le contexte s’inscrit dans une escalade plus large. Depuis la sortie de la trêve de fin mars 2025, les Houthis ont multiplié les frappes contre Israël (missiles balistiques, drones, attaques en mer Rouge) en soutien aux Palestiniens. En mai, un missile avait déjà touché la périphérie de l’aéroport de Tel Aviv, causant plusieurs blessés et une interruption du trafic aérien pendant quelques jours. Israël avait alors répondu par des raids sur des infrastructures clés à Hodeïda et à l’aéroport de Sanaa. Ce cycle se poursuit aujourd’hui, mais la frappe contre Ramon souligne l’adaptation tactique des Houthis.
L’opération du 7 septembre témoigne d’un usage sophistiqué de la surprise et de la dispersion de l’attention. Tandis que la défense israélienne interceptait plusieurs drones venant du sud-ouest, le drone frappant Ramon a profité d’un affaiblissement momentané du dispositif de sécurité. Le fait que le hall des arrivées, plutôt qu’une zone stratégique haute sécurité, ait été visé en dit long sur la flexibilité du groupe dans le choix de ses cibles.
Ramon Airport, inauguré en 2019, est le second aéroport civil le plus fréquenté du pays après Ben Gurion. Il dessert surtout le sud d’Israël et remplace les anciens aéroports d’Eilat et d’Ovda ; il sert aussi d’alternative pour les détournements d’avions. Son infrastructure plus aérienne — longues pistes, grands espaces, hall accessible — peut cependant contenir des points de vulnérabilité comparativement aux installations les plus stratégiques du pays.
Ce nouvel incident invite à une réflexion : si Israël ne repense pas rapidement son approche face à la menace houthie adaptative, des frappes ultérieures, peut-être plus dévastatrices, ne sont pas à exclure.
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