Comment les frappes israéliennes intensifient la pression sur le Hezbollah

Beyrouth sous les bombes : les frappes israéliennes intensifient la pression sur le Hezbollah

Le ciel de Beyrouth a de nouveau été déchiré par des frappes aériennes israéliennes, marquant une escalade dans le conflit opposant Israël au Hezbollah. Les attaques se concentrent principalement sur les bastions de l’organisation chiite libanaise, mais touchent désormais des zones plus centrales de la capitale, soulignant une stratégie visant à élargir la pression sur le groupe armé.

Samedi après-midi, l’armée de l’air israélienne a frappé Dahieh, une banlieue sud de Beyrouth connue pour être le principal bastion du Hezbollah. Selon Tsahal, les cibles comprenaient des centres de commandement, des dépôts d’armes et des infrastructures intégrées dans des zones résidentielles. Ces installations, utilisées par le Hezbollah, exploitent les civils comme boucliers humains, une stratégie qui suscite une condamnation internationale.

Dans un avertissement lancé aux habitants des quartiers voisins de Hadath et Choueifat-Al-Omrousiya, l’armée israélienne a exhorté les civils à s’éloigner de ces zones à risques. « Nous appelons la population à rester à au moins 500 mètres des sites liés au Hezbollah », a déclaré Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal.

La portée des attaques s’est étendue à des zones situées au-delà de Dahieh. Une frappe majeure a frappé le quartier de Basta, dans le centre de Beyrouth, tôt samedi matin, détruisant un immeuble de huit étages. Selon le ministère libanais de la Santé, l’attaque a fait quatre morts et 23 blessés, tandis que de nombreuses personnes restent portées disparues sous les décombres. Les frappes dans ce secteur, qui n’est pas historiquement associé au Hezbollah, témoignent d’un changement de tactique israélien visant à déstabiliser l’organisation en forçant ses membres à se déplacer.

Cette stratégie pourrait avoir un double impact : désorganiser le Hezbollah tout en affectant des communautés non affiliées, notamment chrétiennes et sunnites. « Les dirigeants du Hezbollah semblent chercher refuge dans des zones éloignées de leurs bastions habituels, ce qui complique la situation pour la population locale », a rapporté une source sur place.

Le ciblage des leaders du Hezbollah, tels que Muhammad Haydar, commandant de l’unité 910, et Mohammed Afif, porte-parole du groupe, met en lumière l’objectif d’Israël d’affaiblir les structures de commandement. Si la tentative d’élimination de Haydar vendredi soir reste à confirmer, ces attaques s’inscrivent dans une série d’opérations visant des figures clés du Hezbollah.

Les frappes s’accompagnent d’une campagne simultanée dans le sud du Liban, où l’armée israélienne intensifie ses offensives près de Naqoura, Khiam et Marjayoun, des zones stratégiques pour l’organisation. Bien que le Hezbollah continue de tirer des roquettes, il semble souffrir de pertes importantes parmi ses cadres dirigeants, affectant sa capacité de coordination et de contrôle.

Le Hezbollah fait face à une guerre d’usure. Sous pression à Beyrouth et dans le sud du Liban, il tente de maintenir ses capacités opérationnelles tout en survivant à une guerre prolongée. L’organisation a récemment admis chercher à préserver une partie de ses forces malgré les frappes intensives.

Ce conflit a également des répercussions sur les communautés civiles, déjà lourdement affectées par les destructions et les pertes humaines. L’utilisation d’infrastructures civiles par le Hezbollah complique encore la situation pour les habitants, piégés entre les bombardements et la guerre psychologique menée par les deux camps.

Alors que les frappes se poursuivent, les négociations pour un cessez-le-feu restent incertaines. La campagne israélienne met à mal le Hezbollah, mais le groupe chiite conserve une capacité offensive significative. Les prochains jours seront déterminants pour évaluer si ces opérations affaiblissent durablement le Hezbollah ou renforcent sa détermination à poursuivre le conflit.

En attendant, Beyrouth demeure sous tension, avec des habitants tentant de survivre dans un environnement de plus en plus hostile, symbole des tragédies qu’engendre une guerre sans fin.

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