Comment les contournements des sanctions iraniennes et le soutien inconditionnel de ses alliés permettent à l’Iran de survivre.
par Majid Rafizadeh
Quelles que soient les sanctions imposées à la République islamique d’Iran, son régime continue de survivre, de s’adapter et d’étendre son influence. Cette persistance ne résulte ni de sa puissance économique ni de sa légitimité interne, mais d’un système savamment orchestré pour contourner les restrictions, exploiter les failles juridiques et s’appuyer sur des acteurs étrangers prêts à ignorer ou à saper l’application du droit international.
Le régime a compris que l’efficacité des sanctions dépend de leur application. Au fil du temps, il a institutionnalisé le contournement des sanctions, l’intégrant à sa politique d’État et le déléguant au Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et aux réseaux économiques qui lui sont affiliés.
Ce faisant, le contournement, d’une réponse improvisée, est devenu un mécanisme de survie permanent.
La poursuite des exportations de pétrole iranien dépend de pays prêts à ignorer les sanctions, à les interpréter de manière laxiste ou à exploiter les failles de leur application.
La Chine joue un rôle central dans ce système : elle achète de gros volumes de pétrole iranien à prix réduit, ce qui lui assure un approvisionnement constant et garantit à l’Iran des rentrées d’argent régulières. Tant que la demande existera, l’Iran cherchera à la satisfaire.
Immobiliser les compagnies aériennes iraniennes reviendrait à couper un maillon essentiel de leur chaîne logistique, leur permettant de contourner les sanctions et d’exercer une influence régionale.
Cela implique de sanctionner non seulement les transporteurs iraniens, mais aussi les entreprises et les gouvernements étrangers qui fournissent les pièces détachées, la maintenance, l’assurance, le carburant et les services aéroportuaires. Sans ces éléments, le réseau aérien iranien est inopérant.
Il est tout aussi important d’imposer des sanctions aux pays et aux entreprises qui facilitent les exportations de pétrole iranien.
Ces sanctions doivent s’étendre au-delà des entités iraniennes et inclure les acheteurs, les raffineurs, les transporteurs, les assureurs et les institutions financières qui facilitent sciemment ces transactions.
Leur application doit être multinationale, ne laissant aucune juridiction inviolable aux intermédiaires.
Si le contournement des sanctions pétrolières devient coûteux et risqué pour les acheteurs et les prestataires de services, la principale source de revenus de l’Iran diminuera considérablement.
Tant que le régime iranien pourra contourner les sanctions, il continuera de se renforcer et d’affirmer sa puissance.
Des sanctions lacunaires ne peuvent pas sérieusement l’affaiblir. Pour véritablement contenir l’Iran, il est impératif de s’attaquer aux mécanismes qui lui permettent d’agir librement : son réseau aérien, ses exportations de pétrole, ses sociétés écrans et tous les partenaires du régime qui, de leur plein gré, le soutiennent.
Majid Rafizadeh, docteur en sciences politiques et analyste diplômé de Harvard, est membre du comité de rédaction de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère américaine.
JForum.fr avec gatestoneinstitute.org
Photo : Un Airbus A321 flambant neuf arrive à l’aéroport international Mehrabad de Téhéran lors de la livraison d’un lot d’avions à la compagnie aérienne nationale iranienne Iran Air, le 12 janvier 2017. (Photo : Atta Kenare/AFP via Getty Images)
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