Comment le Hamas dissuade les évacuations des civils ?
Au cœur de la ville de Gaza, sur près d’un million d’habitants, seulement entre 60 000 et 80 000 personnes ont réussi à fuir vers le sud. Le Hamas déploie une stratégie redoutable pour décourager les départs, combinant pressions physiques, rumeurs alarmistes sur la sécurité des zones supposément plus sûres et appels psychologiques à rester pour « protéger la terre ». Son objectif est clair : conserver une population civile non déplacée afin de s’en servir comme boucliers humains et gagner un avantage diplomatique en cas de frappes massives de l’armée israélienne.
Les moyens employés vont des menaces explicites aux violences contre ceux qui tentent de fuir, en passant par une propagande insistante affirmant que les conditions au sud sont déplorables, avec pénurie de nourriture, de soins et d’abris. Des voix ont encore récemment souligné que des résidents exprimaient leur désir de partir, mais étaient intimés de rester. Ces tactiques visent à renforcer la pression internationale sur Israël, en misant sur l’impact visuel d’une population civile en danger.
Ce schéma s’inscrit dans un contexte de déplacements massifs orchestrés ou encouragés par Israël, qui multiplie les exhortations à évacuer vers des zones établies comme « refuges ». Malgré cela, beaucoup craignent que des points d’arrivée comme Mawasi soient déjà saturés ou trop précaires pour être réellement sécurisants, et rechignent à bouger vers l’inconnu. Ces inquiétudes se cristallisent dans les témoignages de civils épuisés, confrontés à des déplacements successifs et ayant perdu confiance dans les promesses de sûreté.
Malgré l’emprise médiatique du Hamas, des poches de résistance interne persistent. Certains habitants, liés à des clans ou mobilisés par des structures sociales alternatives, échappent davantage à son contrôle : des quartiers en marge, des communautés tribales ou des groupes locaux qui continuent de se mobiliser pour fuir ou contourner les consignes. Mais ces échappatoires restent marginales face à la masse de ceux restés sur place.
La situation est encore plus critique à l’approche d’un assaut terrestre massif, désormais considéré comme imminent. Le ministère de la Défense estime qu’une large majorité des civils partira tout de même, surtout une fois les combats ouverts. Pourtant, jusqu’à 200 000 personnes risquent de rester, ne bougeant que le moment venu, sous la menace directe des bombardements. Pour accueillir les déplacés, une immense logistique est déployée, avec notamment la mise en place de plus de 100 000 tentes, en complément des camps déjà existants dans la bande de Gaza.
Ce déploiement d’abris temporaires s’inscrit dans une mécanique globale d’évacuation à grande échelle, que les autorités tentent de coordonner avec des partenaires internationaux. Pourtant, sur le terrain, les défis restent immenses : routes embouteillées, infrastructures délabrées, accès humanitaire limité… l’évacuation massive se heurte à des réalités concrètes difficiles à surmonter.
En résumé, cette double dynamique — coercition exercée par le Hamas et exhortation de l’armée israélienne — enferme la population dans un dilemme tragique. Entre peur des représailles internes et défiance envers les promesses d’un sud supposé refuge, des milliers de civils se retrouvent prisonniers, au cœur de calculs tactiques ignorants de leur sort. Au-delà des discours, la situation actuelle témoigne d’un chaos humain où l’évacuation devient un enjeu stratégique autant que humanitaire.
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Au besoin ils tireront sur leur peuple, comme ils l’ont fait lorsqu’ils lui ont interdit de s’approvisionner.