chute du régime d’Assad: un désastre économique pour l’Iran

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Le Bureau de recherche du Congrès américain et l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) rapportent que l’Iran a dépensé entre 30 et 35 milliards de dollars pour établir une infrastructure militaire et logistique, former les forces syriennes et déployer ses conseillers militaires depuis le début de la guerre civile syrienne. entre 2011 et 2023.

Un exemple en est la base de Deir ez-Zor, construite en 2013 pour un coût d’environ 250 millions de dollars pour stocker des missiles et héberger 1 500 soldats et conseillers iraniens. L’Iran a également établi un centre logistique dans la ville portuaire de Lattaquié en 2015, pour un coût de 180 millions de dollars, où il a construit des entrepôts et des tunnels souterrains pour les armes militaires.

La base aérienne T-4 est un autre exemple où l’Iran a établi en 2017 une installation destinée à recevoir des systèmes de défense aérienne russes et iraniens, ainsi que des hangars souterrains pour drones et missiles près de Palmyre, dans la province de Homs, pour un coût de 400 millions de dollars.

Le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) et le Middle East Institute rapportent que la Syrie possède sept bases aériennes, 15 dépôts de missiles, 22 centres de commandement avancés et 85 kilomètres de tunnels souterrains.

Mais ces infrastructures et bases militaires, après l’effondrement du régime d’Assad en Syrie, sont restées abandonnées ou sont tombées entre les mains de nouveaux dirigeants dont les opinions politiques et surtout religieuses sunnites sont différentes, voire hostiles au régime iranien.

Le coût de la perte de ces fonds représente un lourd fardeau pour l’économie iranienne, qui ne peut pas répondre à bon nombre des besoins de ses citoyens.

Selon le rapport de « Eurasia Review », un média international qui se concentre sur diverses questions de l’Eurasie, l’Iran a dépensé environ deux milliards de dollars entre 2012 et 2022 pour la rénovation et l’entretien des lieux religieux chiites en Syrie. Cela fait partie d’une stratégie visant à étendre le soft power et l’influence idéologique des chiites dans la région. Les temples sont des symboles de ce soft power.

Entre 2014 et 2018, la République islamique, notamment l’entreprise de construction Hatem Al-Anbiya des Gardiens de la révolution et le Comité d’assistance à l’imam, ont participé activement à la restauration des sanctuaires Sida Zainab et Sida Ruqiya à Damas et la construction de maisons d’hôtes et le développement du tourisme religieux.

A l’initiative et aux frais de l’Iran, l’hôtel Zainab Palace a été rouvert en 2016 à proximité du temple Seida Zainab. Le Middle East Institute a indiqué que le coût de construction de cet hôtel, qui comprend 150 chambres, un espace de prière et des services de restauration, s’élève à environ 35 millions de dollars.

Le Fonds iranien pour le logement de la révolution islamique a investi jusqu’à 1,5 milliard de dollars pour reconstruire les quartiers résidentiels d’Alep.

Crédit : Téhéran News

L’Iran a également investi plus de 1,2 milliard de dollars pour moderniser le port de Tartous.

La plus grande entreprise de génie civil des Gardiens de la Révolution, a investi dans la réhabilitation de plusieurs routes stratégiques comme l’autoroute Homs-Damas pour un coût de 500 millions de dollars.

Un autre investissement majeur a été le projet de corridor gazier Iran-Irak-Syrie, lancé en 2013 pour un coût estimé à 8 milliards de dollars pour amener les ressources énergétiques iraniennes vers la Méditerranée, selon l’Association de l’énergie du Moyen-Orient. Ce programme a été interrompu en 2022.

La chute du régime d’Assad en décembre 2024 éliminera la possibilité de déplacer des marchandises et de contourner les sanctions iraniennes.

On estime que la gestion du port de Lattaquié, qui était un port de transit des marchandises iraniennes, sera désormais confiée à des sociétés turques ou saoudiennes.

Si cela se produit, la capacité de l’Iran à contourner les sanctions internationales sera bien moindre qu’auparavant. Le résultat est que la main de l’Iran sera plus limitée dans le commerce et qu’il sera contraint de dépendre davantage de ses partenaires commerciaux comme la Chine et de se soumettre à leurs conditions.

Factbox : Influence et présence iraniennes en Syrie - Atlantic Council

Crédit : Radio Freda Crédit photo : Atlantic Council

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