Ce sera un duel des extrêmes le 14 décembre pour prendre la tête du Chili. La communiste modérée Jeannette Jara et son rival d’extrême droite José Antonio Kast s’affronteront au second tour de la présidentielle, après être arrivés en tête dimanche du premier tour.
La candidate de la coalition de centre gauche au pouvoir recueille 26,71 % des suffrages, contre 24,12 % pour son rival ultraconservateur, selon des résultats officiels portant sur près de 83 % des bulletins dépouillés.
Des sondages défavorables pour Jara
Et la partie s’annonce pour le moment difficile pour Jeannette Jara. Avant le premier tour, les sondages ont en effet prédit sa défaite au second tour en cas de qualification face à un candidat de droite ou d’extrême droite, en raison du report des voix.
L’ancienne ministre du Travail a donc exhorté les électeurs à ne pas laisser la montée de la criminalité les pousser vers l’extrême droite. « Ne laissez pas la peur endurcir vos cœurs », a-t-elle déclaré. Pour la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet en 1990, la droite radicale pourrait revenir au pouvoir. « Nous allons reconstruire » le pays, a pour sa part lancé José Antonio Kast.
L’extrême droite était aussi représentée par le député libertarien Johannes Kaiser, souvent présenté comme la version chilienne du président argentin Javier Milei. Il recueille 13,93 % des suffrages. L’économiste iconoclaste Franco Parisi a, lui, créé la surprise en terminant troisième avec 19,42 %, tandis que la candidate de la droite traditionnelle Evelyn Matthei obtient 12,70 %.
La campagne dominée par les discours sécuritaires
Bien que le pays, riche en cuivre et en lithium, demeure l’un des plus sûrs du continent, la criminalité y a sensiblement augmenté. Le taux d’homicides a augmenté de 2,5 à 6 pour 100.000 habitants en dix ans et 868 enlèvements ont été recensés l’an dernier, en hausse de 76 % par rapport à 2021, selon les autorités. Cette poussée de la violence a éclipsé les aspirations de changement qui avaient porté au pouvoir en 2022 le président de gauche Gabriel Boric et sa promesse, finalement avortée, d’une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de Pinochet.
La campagne a ainsi été dominée par les discours sécuritaires, auxquels Jeannette Jara elle-même s’est ralliée, sans vraiment convaincre. Membre du Parti communiste depuis l’adolescence, l’ancienne ministre du Travail de 51 ans a assuré pendant sa campagne n’avoir « aucun complexe en matière de sécurité », défendant notamment un contrôle migratoire renforcé.
José Antonio Kast, 59 ans, fils d’un ancien soldat allemand qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale puis a émigré au Chili, brigue pour sa part la présidence pour la troisième fois. Son discours cible les 337.000 étrangers en situation irrégulière, en majorité des Vénézuéliens, dans un contexte d’inquiétude face à l’arrivée de groupes criminels étrangers.
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