Chemot 5785: les noms, naissance d’un peuple (2/2) Vidéo

Vues:

Date:

Chemot 5785: les noms, naissance d’un peuple (2/2) Vidéo

Cette péricope (extrait) « couvre » deux tiers de la vie de Moïse : de la naissance de ce Prophète jusqu’à sa fuite vers Midyane (il avait 40 ans) puis pendant son séjour à Midyane jusqu’à sa « rencontre » avec HaShem et, son retour en Egypte en tant que « chargé de mission »…… à l’âge de 80 ans.

par Caroline Elishéva REBOUH

Pendant le premier tiers de sa vie, Moïse fut confronté à des situations lui permettant de constater qu’il était attaché biologiquement à ce peuple maltraité par ceux qui dirigeaient ce pays. Lui aussi, comme son frère Aharon.
Son esprit prophétique se dévoila à lui de cette façon: assistant à une querelle où un égyptien frappe un hébreu, Moïse, utilisant son sens prophétique pour la première fois tua ce méchant homme. Ce fut la première occasion se présentant à Moïse de prendre la défense d’un faible.

La deuxième occasion lui fut offerte lorsque 2 hébreux se querellèrent ensemble et où il prit conscience du fait que ce qui était arrivé précédemment était connu de tous Cette sidra est longue et très importante puisqu’elle relate les balbutiements de ce jeune peuple et des premières épreuves infligées par ce roi qui ignorait les bienfaits apportés à l’Egypte sur laquelle Joseph « régna » pendant 80 ans !

Le nouveau roi se résolut à faire abstraction de tout ce que Joseph avait apporté à l’Egypte pour ne pas avoir à éprouver de reconnaissance. Pendant les 80 ans de fonction de Joseph, les générations se sont succédé malgré l’esclavage imposé aux Hébreux.

Le seul point d’espoir pour les enfants d’Israël était la promesse de la fin de l’exil incluse dans l’engagement demandé par Joseph à ses frères (prendre ses ossements au moment de la sortie d’Egypte et donc à la fin de l’esclavage) là était le point de lumière au bout du tunnel constitué de souffrances atroces imposées par ce souverain insensible.
De très nombreux midrashim viennent illustrer la petite enfance et la jeunesse de Moïse mais, sa prophétie commença vraiment à se dévoiler lorsqu’il tua l’Egyptien et la Torah nous dit qu’avant de le tuer, il regarda ça-et-là c’est-à-dire, qu’il examina au moyen de sa vision prophétique l’ascendance et la descendance de cet homme, n’y voyant aucun homme de valeur morale, c’est alors qu’il le tua. C’est en côtoyant ses frères, en sortant du palais royal qu’il prit conscience de son appartenance à ce peuple lourdement asservi.
La troisième occasion qui, en fait, lui procura la « hazaka » pour être le défenseur d’Israël: en arrivant à Midyane, Moïse s’aperçoit que des brigands non juifs cherchaient dispute à des jeunes-filles, non juives s’il est possible de s’exprimer ainsi, gardant un troupeau.
C’est à cet endroit que Moïse exerça encore ses talents de « justicier » en défendant des jeunes-filles goyoth attaquées par des jeunes-gens goyim c’est-à-dire donc qu’il eut à démêler des différends entre un égyptien et un hébreu, entre deux hébreux et enfin, des goyim entre eux ; cette triple expérience lui vaut d’être nommé pour délivrer le peuple juif.
Ceci se déroula autour d’un puits qui est l’un des critères de choix pour déterminer les qualités inégalables entre des êtres : en effet, c’est auprès d’un puits qu’Eliezer, esclave d’Abraham, choisit Rebecca pour épouser Isaac, c’est encore auprès d’un puits que Jacob rencontre Rahel c’est donc auprès d’un puits que Moïse fera la connaissance de Tzipora qu’il épousera plus tard.

Moïse prit donc la fuite : (il fuit) בורח (racine beth-resh-heth) = 210. Or, lorsque Jacob et ses fils descendirent en Egypte, il était écrit : רדו (descendez) = 210, c’est-à-dire que nous possédons dans cette fuite une allusion que cet exil de 210 ans est en train de prendre fin ou que la fin de cet exil est amorcée par la fuite.

En arrivant à Midiane, Moïse aperçoit le bâton d’Adam, de Noé, de Hanokh, et des Patriarches, planté dans un champ et s’en saisit. Jéthro, qui assista à la scène comprit que Moïse est un homme hébreu au destin particulier et il lui donne sa fille Tsipora pour épouse.
C’est encore là que se déroule l’épreuve ultime pour savoir s’il était un bon berger : une brebis s’échappe et se blesse, cet homme va chercher la brebis blessée au pied par une écharde, la lui retire et la porte sur son dos… un homme profondément bon, attentif, et délicat.
Les patriarches ont tous été des bergers car si l’homme en question est capable de soigner ses bêtes il saura être un bon chef, comme le fut Jacob, Moïse et David HaMelekh beaucoup plus tard…..
Moïse était un homme simple, humble et très impressionnable aussi, le Saint béni soit-IL prit-IL la voix d’Amram, le père de Moïse, lorsque le berger s’approcha du buisson ardent pour lui adresser Ses paroles.
Le pays d’Egypte (mitsraïm מצרים ) est un lieu où l’on entre aisément mais dont il est impossible de sortir tout comme le signalent les lettres formant le nom de cette contrée : un mem au début, lettre présentant une ouverture, mais un mem à la fin, lettre entièrement close qui n’offre aucune échappatoire. Un tsadik au centre qui rappelle le serpent emblème de l’impureté et de la fourberie et enfin, le mot צר (étroit) qui évoque l’étroitesse, la misère, l’angoisse……
Moïse est saisi d’effroi et, à ses propres yeux, il n’est qu’un pauvre berger. HaShem lui ordonne de retourner en Egypte et de s’adresser à Pharaon. Or, s’étonne-t-il : qui suis-je pour parler à un roi ?
Or, qui est ce souverain ? Son titre Pharaon est porteur de lourds messages : pharaon s’écrit en hébreu de cette façon :פ ר ע ה ce qui pourrait se lire pé-râa (une bouche qui dit de mauvaises choses) et, peu importe la façon dont on disposera les lettres on n’obtiendra que des mots négatifs : la racine de ce mot est pé-resh-âyin qui signifie déranger, désordonner.
Pharaon apparaît comme un personnage hautain, orgueilleux et dédaigneux. Moïse le connaît bien, étant donné qu’ils ont grandi ensemble. Cependant Moïse n’a aucune assurance. Le Créateur lui conseille de convaincre les 70 Anciens de la mission qui lui échoit.
La brève allocution qu’il devra prononcer comporte un message caché au sein de deux mots de la même racine : פקוד פקדתי (Exode 3,16) D. S’adresse à Son peuple et leur confie qu’IL leur a rendu visite mais qu’IL a remarqué que deux choses manquent pour pouvoir être libérés : il faut à tous ces hébreux renforcer leur foi en HaShem mais aussi et surtout consacrer plus de temps et plus d’amour chacun envers son prochain.
La Guéoula, ne se fera pas tant que le peuple ne se regroupera autour d’HaShem et du « tikoun hamidoth » de chacun.
Les mots גולה et גאולה (dispersion/exil et libération) se différencient par la présence de la lettre א’ qui symbolise l’Unicité de D. En faisant un retour sur soi-même et donc en effectuant une correction de son comportement vis-à-vis de D. et vis-à-vis du prochain, l’homme mérite d’être « libéré » matériellement et spirituellement.
Une question, pourtant, taraude les esprits des Sages : Quelles sont les raisons pour lesquelles lorsqu’HaShem dévoila Son plan et l’histoire du futur peuple juif à Abraham Avinou le patriarche n’usa pas de sa faculté de négociateur pour tenter d’éviter à sa descendance de se retrouver en esclavage et de se retrouver exilé en terre étrangère et inhospitalière ?
Abraham avait négocié avec HaShem pour des non-juifs et non pas pour ses propres enfants tout comme il ne le fit pas pour la ligature d’Isaac car, le Patriarche, pensait qu’il devait (lui et sa descendance) se tenir prompts à obéir aux ordres divins, sa foi en l’Eternel étant inaltérable.
C’est dans le désert, région aride et invitant à la méditation que Moïse va être sollicité par l’Eternel. En effet, soudain, Moïse est attiré par une vision étrange qui l’intrigue le buisson ardent (סנה בוער) le midrash dit qu’il a eu la vision du visage d’un ange.
Nous allons assister ici à une transformation psychologique de l’être d’exception qu’était Moïse : il voit quelque chose d’irréel et il veut se rendre compte par lui-même de ce qui se passe devant ses yeux.
Il se pose des questions qu’est-ce ? Pourquoi ? Cette interrogation qui se pose est en hébreu מדוע va donner un sens à toute cette scène qui va se dérouler devant nos yeux. En inversant les lettres du mot מדוע nous trouvons le mot עומד ,ou, quelqu’un qui se tient debout c’est-à-dire qu’en allant tenter de trouver une réponse à sa question, Moïse va se trouver debout sur un endroit saint mais pour y arriver il lui a fallu faire un détour à partir du chemin qu’il avait emprunté auparavant. D. l’a vu. Il a vu cette volonté de savoir de Son serviteur Moïse puisqu’il est écrit וירא ה’ כי סר D. a vu que Moïse s’est détourné de son chemin c’est-à-dire qu’il a vu cette volonté qui se fait jour en Moïse de savoir.


Ceci va être une révélation pour Moïse. Le serviteur va faire la connaissance de l’Être Suprême auquel il va dans sa simplicité et son humilité demander Son nom. Il ne sait pas encore que ce D. qui va dire au roi d’Egypte : די c’est assez est Lui-même appelé de ce nom E-L Shaday le D. qui a dit c’est suffisant. Et c’est ce D. qui est un Esprit que nul ne peut connaître, ne peut voir, ne peut comprendre ni saisir.

Ce D. qui a été avant le néant qui a tout créé et qui restera après que tout aura disparu. Le nom de Moïse en hébreu est משה dont l’anagramme est tout simplement HASHEM le Nom, ce nom ineffable que personne ne sait plus prononcer parce que la sainteté a quitté ce monde pour ne revenir que lorsque le monde sera purifié et que nous pourrons nous rendre à nouveau au Temple (le troisième) où le Cohen gadol pourra prononcer ce nom dans toutes les conditions. Fin…

Caroline Elishéva REBOUH
JForum.fr

La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img