La famine dans la bande de Gaza risque de durer. « Il faudra du temps pour réduire la famine », a annoncé devant la presse à Genève Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial, ce vendredi. Il a appelé à l’ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour « l’inonder de nourriture ». « Nous disposons actuellement de cinq points de distribution opérationnels, plus proches des populations […] Notre objectif est d’en déployer 145 », a-t-elle détaillé.
« Nous sommes loin du compte »
« Les conditions à Gaza sont extrêmement difficiles. L’accès routier, la capacité d’entreposage, le fait que la communauté se déplace et que les gens rentrent chez eux, l’approvisionnement alimentaire dont nous avons besoin à grande échelle… Nous sommes encore loin du compte », a encore expliqué Abeer Etefa.
Selon elle, l’urgence réside dans « l’ouverture des cinq points de passage frontaliers » vers le territoire « afin de pouvoir inonder Gaza de vivres et mettre en place rapidement ces points de distribution », afin de rétablir ce qui avait été mis en place « avant l’intensification des combats à Gaza », a insisté la porte-parole. Or à ce jour, a-t-elle annoncé, seuls les points d’entrée de Kerem Shalom (sud) et de Kissoufim (centre-est) étaient ouverts vendredi.
Grave crise humanitaire
Pour le PAM, « le plan est d’augmenter progressivement l’aide pour atteindre 1,6 million de personnes à l’intérieur de Gaza au cours des trois prochains mois », a rappelé Abeer Etefa. « Il est crucial de rendre ces ouvertures effectives afin de pouvoir acheminer des dizaines de milliers de tonnes d’aide pré-positionnées », a confirmé Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a annoncé que le passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Egypte rouvrirait « probablement dimanche ». L’ouverture de ce passage est réclamée par l’ONU et les grandes ONG d’aide alors que la bande de Gaza fait face à une très grave crise humanitaire plus de deux ans après le début de la guerre déclenchée en octobre 2023, après l’attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël. En août, des experts partenaires de l’ONU ont confirmé qu’une famine était en cours dans une partie du territoire. Israël a contesté ces affirmations, accusant le Hamas de piller l’aide.
L’accord du cessez-le-feu à Gaza entré en vigueur le 10 octobre prévoit l’ouverture du point de passage de Rafah après le cessez-le-feu et la libération des otages israéliens par le Hamas. Mais si le Hamas a bien libéré dans les temps les 20 otages encore vivants, il n’a pas remis à Israël la totalité des dépouilles des otages morts retenues dans la bande de Gaza.
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