Après deux ans de guerre, un cessez-le-feu a été signé il y a deux jours entre le Hamas et Israël. Qualifiée mi-septembre de « génocide » par la commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, l’action de l’armée israélienne aura coûté la vie à au moins 69.000 palestiniens, dont plus d’un tiers d’enfants, selon les données du ministère de la Santé du Hamas. Une guerre qui a ravagé des familles, privant des milliers d’enfants de leurs parents. Des ONG internationales s’organisent pour accueillir ces orphelins dans des villages installés près de la frontière égyptienne.
« On entend le chiffre de 10.000 orphelins, mais c’est sans doute très loin de la réalité », déplore Martine Brousse, la présidente de La Voix de l’enfant, l’association française qui soutient le Gaza Children Village à Khan Younès, près de Rafah, créé par l’ONG tunisienne Wallah We Can. Une ONG qui, grâce à ses contacts dans la bande de Gaza, a pu lancer ce projet il y a un an alors même que l’armée israélienne bloquait, et bloque toujours, les entrées et sorties du territoire.
Des enfants qui « n’ont connu que la guerre »
« Le village vient d’ouvrir et pourra, à terme, accueillir 1.500 enfants considérés comme orphelins », explique la présidente de l’association. Le but premier, « permettre aux enfants de se poser et d’être en sécurité, poursuit-elle. Mais il y a surtout un gros travail de rénutrition et de soins à apporter ». Outre la prise en charge humanitaire, Wallah We Can tâchera de rendre à ces orphelins leur « droit à l’enfance », par l’éducation et le jeu. « Depuis qu’ils sont nés, ces enfants n’ont connu que l’occupation, et la guerre. L’éducation, la culture, le jeu, le beau, c’est ça qui les fera sortir de la spirale de la violence et de la vengeance », assure Martine Brousse.
Reste que tout est compliqué dans la bande de Gaza. Il y a un gros travail de regroupement à faire avec ces enfants, reconstituer les fratries, rechercher de la famille, « et même retrouver les identités de certains enfants qui n’ont plus de papiers détruits par la guerre », liste la présidente.
Le tout compliqué encore par la pénurie de personnel qualifié et parlant la langue. Et l’argent, forcément. « La prise en charge d’un orphelin dans le village d’enfants coûte 38 euros par mois, nous avons besoin de dons pour que cela fonctionne », appelle Martine Brousse.
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