De nombreuses personnes âgées continuent de travailler, quand bien même leur âge leur permettrait de prendre leur retraite. On peut observer des disparités dans leur nombre à travers l’Europe.
Si de nombreux travailleurs attendent avec impatience l’âge de la retraite pour cesser de travailler, ce n’est pas le cas de tout le monde. Que ce soit pour des raisons financières ou sociales, les Européens ont tendance à poursuivre leur activité.
Sur le Vieux Continent, il est considéré qu’environ un retraité de moins de 70 ans sur cinq continue de travailler pendant les six mois qui suivent son départ à la retraite. Le rapport de l’OCDE sur les pensions en Europe observe un contraste fort selon les pays.

En Estonie, 55% des retraités ont continué de travailler durant les mois qui ont suivi, quand bien même l’âge de départ à la retraite de ce petit pays est de 64,8 ans. Pareil pour la Suède et son départ à 66 ans, qui n’empêche pas un tiers (33,1%) des pensionnaires de continuer à travailler. La Norvège aussi est haut placée avec 47,6% des récents retraités toujours actifs.
A l’opposé, en France, en Grèce, en Italie et en Espagne, la part tourne plutôt autour des 10%. Dans l’Hexagone, cela représente 10,9% des nouveaux retraités. Outre-Pyrénées, c’est encore plus faible avec seulement 5,6% des néo-pensionnaires.
des motivations divergentes
Cela est dû en partie à l’existence de deux modèles différents de retraites. La plupart des pays nordiques utilisent le modèle bismarckien, avec un financement par une solidarité des travailleurs et un système géré par des organismes indépendants de l’État. A contrario, le modèle bevéridgien est une redistribution verticale par l’État, financée par l’impôt. Ce système est en vigueur en France et en Allemagne.
Ainsi donc, en Europe du Nord, le système contributif amène à un temps de travail plus long en une pension plus élevée au final. Dans le Sud, travailler après la retraite est peu attractif au niveau fiscal. C’est pourquoi la retraite anticipée est davantage pratiquée dans ces pays.
Outre le pays d’origine, on peut voir que les motivations diffèrent. Dans les pays baltes, les retraités conservent le même rythme de travail pour des raisons financières. En Estonie, le salaire minimum est de 886 euros par mois en brut.
C’est moins le cas pour les pays plus riches comme la Suède. Dans ce dernier, plus de la moitié d’entre eux ont choisi de réduire leurs heures ou de changer de travail. Lorsqu’ils sont interrogés, ils évoquent principalement la volonté de garder des liens sociaux et d’éviter l’isolement.
Cette part des retraités qui continue de travailler peut perturber le marché du travail, surtout avec l’arrivée de nouveaux jeunes actifs. Reste à voir comment cela évoluera avec l’augmentation dans les années à venir, prévue dans de nombreux pays, de l’âge du départ à la retraite.
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