Ce soir, Zini prendra les rênes du Shin Bet

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Ce soir, Zini prendra les rênes

Dans un climat politique tendu, le ministère israélien de la Sécurité interne se prépare à une bascule majeure : le général de réserve David Zini sera confirmé pour diriger le Shin Bet, un choix que le cabinet devrait approuver dès ce soir après le retour de Benjamin Netanyahou des États-Unis. Le processus s’accélère, malgré de fortes résistances internes et des critiques de figures de premier plan.

La convocation d’une réunion extraordinaire ce mardi à 20h00 à Jérusalem illustre l’urgence du moment : le gouvernement entend valider la nomination sans retard. La démarche ne manque pas de soulever des inquiétudes : certains craignent des recours devant la Haute Cour de justice concernant des conflits d’intérêts ou des manœuvres procédurales douteuses. Pour anticiper ces obstacles, Netanyahou a ordonné à son secrétariat et aux conseillers juridiques de préparer dès maintenant tous les documents nécessaires pour justifier la légalité de l’opération.

La commission Grunis, chargée des nominations de haut niveau, s’est prononcée unanimement en faveur de Zini. Elle conclut qu’aucune tare d’intégrité ne disqualifie sa candidature. Mais son rapport souligne aussi des critiques – non dirigées contre Zini lui-même, mais visant la méthode de Netanyahou : ce dernier aurait proposé le poste directement à Zini, sans consulter le chef d’état-major, rompant avec les usages habituels. Il lui est également reproché d’avoir sollicité par le passé du Shin Bet des actions jugées déplacées pour un régime démocratique.

À l’opposé, plusieurs anciens directeurs du Shin Bet – Ami Ayalon, Nadav Argaman, Carmi Gillon et Yoram Cohen – ont publiquement dénoncé la nomination de Zini. Pour eux, ce choix porte le risque de politiser la sécurité intérieure, de fragiliser l’indépendance du service et d’user d’un outil stratégique à des fins partisanes. Ils craignent que Zini, en raison de sa proximité avec Netanyahou, ne favorise la subordination du Shin Bet à la volonté politique plutôt qu’à la loi.

Biographie impressionnante : Zini, 51 ans, marié et père de onze enfants, est né à Jérusalem et a grandi à Ashdod. Il a servi dans des unités d’élite (dont Sayeret Matkal) et a dirigé la brigade Oz, la 51ᵉ du Golani, ainsi que diverses divisions opérationnelles. Il a aussi supervisé l’entraînement stratégique de l’armée et les exercices militaires. Ces expériences lui donnent un profil à la fois opérationnel et stratégique, adapté à la direction d’un service de renseignement intérieur.

Du côté politique, les réactions ne se font pas attendre. Le député Yaïr Golan menace de destituer Zini si son parti accède au pouvoir, déclarant qu’on doit nommer des serviteurs de l’État, non des serviteurs du dirigeant. Benny Gantz, pourtant critique du processus, reconnaît néanmoins que si Zini est installé légalement, il devient le chef de tous. Quant à l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, il estime que la nomination est symptomatique d’un système tendu, mais insiste : désormais, Zini est le chef légitime du Shin Bet.

Cette nomination se déroule dans un contexte politiquement chargé : le prédécesseur, Ronen Bar, avait été évincé par Netanyahou en mars 2025, accusé de perdre la confiance du Premier ministre après des critiques sur la gestion de l’attaque du 7 octobre 2023. Le tribunal suprême avait suspendu son éviction, mais Bar a fini par démissionner en juin. Certains voient dans l’épisode l’ombre d’une volonté de neutraliser un dirigeant de sécurité indocile à l’agenda politique.

Dans les médias, l’intervention du comité Grunis est saluée comme une validation juridique du choix du Premier ministre, mais son texte admet que dans certains cas, Netanyahou a sollicité du Shin Bet des actions discutables pour une démocratie. Le comité a tranché : le pouvoir de nomination revient bel et bien au Premier ministre.

Le soutien des forces armées n’est pas absent : le chef d’état-major Eyal Zamir s’est félicité du choix, assurant que l’IDF appuiera Zini dans ses fonctions, renforçant ainsi la cohésion sécuritaire nationale.

Avec la nomination de David Zini à la tête du Shin Bet, Israël se dote d’un chef aguerri, parfaitement au fait des défis internes et externes. En plaçant un homme de terrain et de stratégie à la tête du service de sécurité générale, Netanyahou fait le choix de la détermination et du discernement. Tant que Zini ouvrira ses fonctions dans le respect de la loi et de la sécurité nationale, il pourra devenir un garant crédible de la stabilité intérieure d’Israël et un acteur essentiel pour protéger l’État contre ses ennemis.

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