
Donald Trump a vivement attaqué l’Europe et ses dirigeants «stupides» ce mardi dans un entretien accordé à Politico. Le président américain a pointé du doigt un Vieux Continent qui «se délabre» avec une politique migratoire qualifiée de «désastre».
Un président qui ne mâche pas ses mots. Donald Trump s’en est pris violemment mardi, dans un entretien donné à Politico, au Vieux Continent, qui selon lui «se délabre» à cause de certains dirigeants «stupides» et d’une politique migratoire trop «politiquement correcte».
«La plupart des nations européennes (…) se délabrent», a-t-il asséné, reprenant en termes plus crus l’argumentaire récemment déroulé par son gouvernement dans sa «Stratégie de sécurité nationale».
Ce document publié vendredi anticipe l’«effacement civilisationnel» de l’Europe et prône la lutte contre les «migrations de masse» avec une rhétorique qui selon certains commentateurs fait écho à des éléments de la théorie du «grand remplacement».
Le chancelier allemand Friedrich Merz a jugé mardi que certaines parties de cette stratégie de sécurité étaient «inacceptables» du point de vue européen.
«Je n’ai pas de véritable ennemi», a nuancé le dirigeant républicain en parlant des dirigeants de l’Union européenne, dont les relations avec Washington se sont sensiblement tendues ces derniers mois à cause de contentieux sur le commerce et la tech.
«Ils veulent être politiquement corrects et cela les affaiblit»
«Je connais les mauvais dirigeants, je connais les intelligents, je connais les stupides. Il y en a de vraiment stupides aussi (…) Ils veulent être politiquement corrects et c’est ce qui les affaiblit», a affirmé Donald Trump au sujet de ses homologues européens.
PRESIDENT TRUMP: « Europe doesn’t know what to do. They want to be politically correct & it makes them weak. They should get the people out that came into the country illegally. Sweden was the safest country in Europe, one of the safest countries in world. Now it’s very unsafe. » pic.twitter.com/vVs9QXaoVI
— DogeDesigner (@cb_doge) December 9, 2025
«Ce qu’ils font avec l’immigration est un désastre», a indiqué ce dernier, reprenant l’un des grands thèmes de son second mandat, marqué par des expulsions massives.
«J’adorais Paris. C’est un endroit très différent de ce qu’il était. Si vous regardez Londres, vous avez un maire nommé Khan. C’est un maire horrible, vicieux, dégoûtant», a complété le chef d’État américain. L’édile en question, Sadiq Khan, a répliqué dans un entretien à Politico : «Je ne sais vraiment pas pourquoi le président Trump est à ce point obsédé par ce maire de Londres».
Évoquant les immigrés en Europe, Donald Trump a assuré qu’ils «arrivent de tous les endroits du monde. Pas seulement du Moyen-Orient, ils arrivent du Congo (….). Et pire encore, ils viennent des prisons du Congo et de nombreux autres pays».
Il a appliqué le même argumentaire aux Etats-Unis, affirmant que le pays connaissait un afflux de migrants venus de prisons ou d’hôpitaux psychiatriques d’Amérique latine.
«L’Otan m’appelle “Papa“»
Le milliardaire a ironisé sur la dépendance des Européens à la protection militaire américaine, en lançant «L’Otan m’appelle “papa“». De fait, le chef de l’Alliance de défense Mark Rutte a un jour comparé le rôle de médiateur international de Donald Trump à celui d’un «papa» grondant des enfants querelleurs.
«Je ne veux pas diriger l’Europe», a néanmoins balayé Donald Trump, tout en assurant être «très impliqué» dans les affaires européennes. Interrogé sur sa volonté d’intervenir dans les processus électoraux en Europe, il a admis avoir «soutenu Viktor Orban», le Premier ministre hongrois, qui «fait un très bon travail, d’une façon différente, en matière d’immigration».
Dans cet entretien, Donald Trump a aussi critiqué durement l’impuissance des Européens face au conflit en Ukraine, et répète son appel à des élections dans ce pays envahi par la Russie en 2022. «Je pense que c’est le moment», a affirmé le président américain, accusant Kiev d’«utiliser la guerre» pour s’abstenir d’organiser des scrutins.
Les dirigeants ukrainiens «parlent de démocratie mais on arrive à un point où ce n’est plus une démocratie (…). Le peuple ukrainien devrait avoir ce choix», a insisté le locataire de la Maison Blanche. «Je ne sais pas qui gagnerait», a jeté Donald Trump, dont la relation avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky connaît un regain de tension.
«C’est un excellent vendeur. Je l’appelle P.T. Barnum», a ironisé Donald Trump en comparant donc le président ukrainien au fondateur des cirques Barnum, un entrepreneur du XIXe siècle réputé être un charlatan sans scrupules.
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