Ce que pensent les Israéliens ; Inquiétudes sécuritaires persistantes

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Ce que pensent les Israéliens ; Inquiétudes sécuritaires persistantes

Israël : une population en alerte face aux menaces sécuritaires

Un sondage réalisé début mai par l’institut Lazar Research pour le Centre de Jérusalem pour la sécurité et les affaires étrangères (JCFA) révèle les préoccupations profondes de la population israélienne, un an et demi après les attaques du 7 octobre 2023. Cette enquête, menée auprès de 702 citoyens israéliens – juifs et arabes – âgés de 18 ans et plus, met en lumière une société toujours marquée par les événements dramatiques ayant déclenché l’actuelle guerre avec le Hamas.

Une crainte dominante d’une nouvelle attaque
Le chiffre le plus marquant du sondage indique que 70 % des personnes interrogées craignent qu’une attaque semblable à celle du 7 octobre ne se reproduise, cette fois en provenance de la Cisjordanie. Cette inquiétude est particulièrement forte parmi les Israéliens juifs (81 %), tandis qu’une majorité des citoyens arabes interrogés (53 %) ne partagent pas cette même appréhension.

Cette divergence illustre la fracture persistante entre différentes composantes de la société israélienne sur les questions sécuritaires et les perceptions du danger.

Le rejet d’un Hamas au pouvoir
L’opposition à tout rôle du Hamas à Gaza – qu’il soit militaire ou civil – est également massive. 85 % des répondants rejettent toute présence militaire de cette organisation sur place, et 81 % s’opposent à ce qu’elle exerce une gouvernance civile, même partielle. Seule une minorité de 7 à 8 % se montre favorable à un maintien du Hamas sous quelque forme que ce soit.

Ce rejet généralisé s’étend également à la question du retour des résidents israéliens dans les communautés frontalières du sud, évacuées lors des attaques. Tant que le Hamas conserve une quelconque influence, 63 % des sondés refusent cette perspective. Cette opposition monte encore à 67 % si l’organisation islamiste demeure en tant que force armée uniquement.

L’idée d’un État palestinien toujours impopulaire
Malgré les nombreuses discussions internationales autour de la création d’un État palestinien basé sur les frontières de 1967, une large majorité des Israéliens y restent hostiles. Deux tiers (66 %) y sont opposés, un taux qui monte à 78 % parmi les répondants juifs. À l’opposé, seuls 1 % des participants juifs expriment un soutien sans réserve à cette solution.

Cette position reste constante par rapport aux sondages antérieurs, signalant une stabilité de l’opinion publique sur ce point, indépendamment des développements diplomatiques ou militaires récents.

L’Autorité palestinienne suscite peu d’adhésion
La question de la participation de l’Autorité palestinienne (AP) à l’administration de Gaza après le conflit reste également controversée. Si l’opposition à ce scénario diminue – passant de 60 % en mars à 50 % début mai – le soutien reste marginal, plafonnant à 25 %. Ce fléchissement de l’opposition semble toutefois refléter une augmentation de l’indécision plutôt qu’un basculement de l’opinion.

Le plan Trump et l’Iran au cœur des préoccupations
En matière de diplomatie et de stratégie, 71 % des Israéliens soutiennent les grandes lignes du plan de paix proposé par l’ancien président américain Donald Trump, avec une adhésion particulièrement forte (82 %) parmi les citoyens juifs. Cette approbation contraste avec la méfiance exprimée envers d’autres pistes diplomatiques, notamment celles impliquant l’Autorité palestinienne.

Par ailleurs, la menace nucléaire iranienne reste une source majeure d’angoisse. Six Israéliens sur dix se disent favorables à une attaque militaire ciblée contre les infrastructures nucléaires iraniennes. Parmi eux, 37 % souhaitent que cette frappe soit coordonnée avec les États-Unis, tandis que 23 % l’appuieraient même sans soutien américain.

Une société en quête de sécurité
Pour Dan Diker, président du JCFA, ces résultats traduisent un changement profond dans la conscience nationale israélienne. Ils reflètent une société déterminée à se prémunir contre toute résurgence de la violence terroriste, et sceptique quant aux solutions impliquant des entités perçues comme instables ou hostiles, qu’il s’agisse du Hamas ou de l’Autorité palestinienne.

En résumé, l’opinion publique israélienne reste largement focalisée sur les impératifs sécuritaires. Le traumatisme du 7 octobre a laissé une empreinte durable, influençant fortement les perceptions politiques et les préférences stratégiques du pays.

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