Ce que Kushner et Witkoff n’avaient jamais dit
Dans une interview exceptionnelle diffusée récemment, les envoyés de l’ancien président américain Jared Kushner et Steve Witkoff ont livré un récit inédit des coulisses de la négociation qui a conduit à l’accord entre Gaza et Hamas. Ils expliquent comment la frappe israélienne à Doha — qui visait des dirigeants du Hamas — a profondément modifié l’équilibre des discussions et illustré la fragilité du processus.
Dès les premières minutes de leur entretien avec la journaliste de CBS News, les deux hommes ont été francs : « Nous avons senti une trahison », admet Witkoff, après l’attaque à Doha. Kushner précise que le président Donald Trump lui-même estimait qu’Israël « perdait le contrôle ».
Cette rupture d’équilibre a conduit les négociateurs à proposer un cadre nouveau : non seulement la libération des otages, mais également une réorganisation de la gouvernance de Gaza et de son rôle futur. Kushner souligne que l’objectif était de faire des otages israéliens non plus un levier, mais un « handicap » pour le Hamas : « Quel avantage à garder ces otages alors que Gaza est en ruines ? » questionne-t-il.
Le parcours n’a pas été linéaire. Après l’attaque à Doha, la confiance entre les médiateurs, le Qatar, l’Égypte et la Turquie fut presque rompue. Witkoff raconte : « Le Hamas est passé dans la clandestinité. Les Qataris, essentiels, s’étaient retirés ». Il explique que l’appel téléphonique entre Trump et le Premier ministre israélien était un élément crucial pour ramener Doha dans la négociation.
Au-delà de la libération des otages, l’entretien met l’accent sur les défis de la phase 2 : le désarmement du Hamas, la mise en place d’un mécanisme international de stabilisation, la reconstruction de Gaza. Kushner affirme sans détour : « Le succès ou l’échec dépendra de notre capacité à créer une alternative viable à ce groupe terroriste. »
Lors de leur visite à Gaza, les deux hommes ont été frappés par l’ampleur de la destruction : « On aurait dit qu’une bombe nucléaire avait explosé », raconte Kushner. Le paysage est celui d’une enclave dévastée, où des civils retournent sur les ruines de leurs maisons pour y planter une tente.
Enfin, l’un des aspects les plus controversés de cette histoire concerne les liens d’affaires de Kushner et Witkoff dans le Golfe. Lors de l’entretien, la journaliste évoque les milliards d’affaires conclues alors que les négociations étaient en cours. Kushner répond que ces relations sont avant tout « expérience et confiance », et assure qu’aucune d’elles n’a été utilisée pour enrichir l’accord.
Pour Israël, cet accord représente à la fois un soulagement et un défi. Soulagement parce que la libération des otages et la trêve temporaires offrent une respiration politique ; défi parce que la tâche reste immense : garantir la sécurité, veiller à ce que le Hamas tienne ses engagements, et éviter que cette pause ne serve à un simple repositionnement de l’organisation terroriste.
Pour Israël, cette phase de négociation doit être l’occasion de renforcer sa sécurité et d’installer durablement un cadre où Gaza ne constitue plus une menace. Il est essentiel que Tel-Aviv reste le maître de sa défense, qu’il participe directement à la construction d’une gouvernance crédible et transparente à Gaza, et qu’il veille à ce que la pause ne soit pas un simple répit mais une véritable rupture avec le cycle de violence. En fixant clairement ses conditions, Israël peut transformer cet accord en levier pour la paix, sans pour autant affaiblir ses capacités de riposte ou sa souveraineté.
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