Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé vendredi un important remaniement ministériel, touchant un tiers des ministères, dans un contexte de crise politique majeure et de tensions avec les Etats-Unis. Cette décision intervient après une semaine mouvementée marquée par la démission surprise de la vice-Première ministre Chrystia Freeland, qui a exprimé ses désaccords avec Justin Trudeau sur la gestion de la guerre économique imminente avec Washington.
« Notre équipe se concentrera sur ce qui compte le plus pour les Canadiens : rendre la vie plus abordable, faire croître l’économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne », a déclaré Justin Trudeau dans un communiqué. Cependant, aucune mention n’a été faite des tensions diplomatiques ou des défis politiques internes.
Justin Trudeau dans la tourmente
Affaibli par un Parlement minoritaire, le retrait du soutien de son ancien allié de gauche, le Nouveau Parti démocratique (NPD), et un mécontentement croissant au sein de son parti, Justin Trudeau traverse la crise la plus grave depuis son arrivée au pouvoir en 2015.
La démission fracassante de Chrystia Freeland, numéro deux du gouvernement, a accentué les turbulences. Elle a dénoncé la stratégie de Justin Trudeau face aux menaces de Donald Trump, qui prévoit d’imposer des droits de douane de 25 % au Canada. Une mesure qui pourrait dévaster l’économie canadienne, déjà dépendante des Etats-Unis, qui absorbent 75 % de ses exportations.
Opposition renforcée, appel à des élections anticipées
C’est vendredi dernier que Jagmeet Singh, chef du NPD, a officialisé le retrait de son soutien au gouvernement Trudeau. « Le temps de ce gouvernement est écoulé. Nous présenterons une motion de censure claire lors de la prochaine séance de la Chambre des communes », a-t-il écrit dans une lettre. Si la motion est adoptée, elle entraînera des élections anticipées, bien avant la date prévue d’octobre 2025.
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Alors que Justin Trudeau a annoncé son intention de briguer un nouveau mandat, les sondages montrent un retard de plus de 20 points sur le chef conservateur Pierre Poilievre. Sa faible popularité, attribuée à la forte inflation, à la crise du logement et à la détérioration des services publics, complique davantage sa position.
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