Alors que des suspects ont été arrêtés, l’enquête se poursuit pour retrouver les bijoux volés au Louvre le 19 octobre. Mais si les joyaux de la couronne restent introuvables, un mystère devenu viral en marge de ce braquage n’en est désormais plus un.
Le jour du cambriolage, un cliché signé Thibault Camus pour l’agence Associated Press (AP) avait affolé Internet. Sur la photo, vue des millions de fois à travers le monde, on peut voir un homme en costume trois-pièces, pardessus bleu marine, chapeau Fedora et parapluie à la main, passant devant des policiers. Son style rappelant certains films policiers du XXe siècle n’avait alors pas manqué d’alimenter les théories les plus folles.
Un fan de Sherlock Holmes et d’Hercule Poirot
Détective venue du passé pour aider les enquêteurs ? Fausse photo générée par l’IA ?… AP a mis fin dimanche aux rumeurs en dévoilant le nom de « l’Homme au Fedora ». L’agence a en effet réussi à retrouver l’inconnu : Pedro Elias Garzon Delvaux. Agé de 15 ans, il vit avec ses parents et son grand-père à Rambouillet, à l’ouest de Paris.
Lorsqu’il a découvert la viralité de la photo, ce fan de Sherlock Holmes et d’Hercule Poirot a préféré laisser les enquêteurs en herbe faire leur travail pour retrouver son identité. « Je ne voulais pas dire tout de suite que c’était moi », explique-t-il à AP lors d’une rencontre chez lui habillé comme le jour qui l’a rendu célèbre : chapeau Fedora en hommage à Jean Moulin, gilet Yves Saint Laurent emprunté à son père, veste choisie par sa mère, cravate soignée, pantalon Tommy Hilfiger et une montre russe restaurée, usée par la guerre. « Cette photo entretient le mystère, il faut donc faire durer le suspense. »
A l’agence de presse, il reconnaît ne pas avoir été étonné d’avoir vu le cliché faire le tour du monde. « Sur la photo, je suis habillé comme dans les années 1940, alors que nous sommes en 2025 », explique-t-il. « Il y a un contraste. »
Ce n’est donc pas un faux détective qui avait été pris en photo le 19 octobre. Ce jour-là, l’adolescent était venu à Paris visiter le Louvre avec son grand-père et sa mère – celle-ci se trouve d’ailleurs à l’arrière-plan du cliché. Trouvant les portes closes du musée, du fait du cambriolage qu’il ignorait, il était venu demander aux policiers les raisons de la fermeture du Louvre. La photo a été prise peu après ce moment.
Ce style même à l’école
Quelques jours plus tard, son entourage a commencé à le reconnaître. Il a même découvert par sa mère qu’il était dans le New York Times. « On me disait : « Tu es devenu une star » », se souvient-il auprès de AP. « J’étais stupéfait qu’une simple photo puisse devenir virale en quelques jours. »
L’agence de presse a évidemment voulu en savoir plus sur le style atypique du jeune homme. Et ce look se révèle ne pas être une fantaisie d’un jour. Aimant « être chic », Pedro Elias Garzon Delvaux s’habille en effet ainsi depuis moins d’un an, inspiré par l’histoire du XXe siècle et les photos en noir et blanc d’hommes d’État en costume et de détectives de fiction. Il va même « à l’école comme ça. » Son Fedora est par contre réservé aux week-ends, aux jours fériés et aux visites de musées, indique-t-il à AP.
Son histoire familiale a aussi joué un rôle dans son style. Sa mère Félicité Garzon Delvaux a grandi dans un palais-musée du XVIIIe siècle, fille d’un conservateur et d’une artiste, et emmène régulièrement son fils visiter des expositions. Si dans le futur il va en voir une sur Andy Warhol, il pourra repenser aux 15 minutes de gloire théorisées par l’artiste américain. Pour Pedro Elias Garzon Delvaux, la célébrité soudaine aura duré un peu plus longtemps.
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