Booster l’Alya par une exonération fiscale de deux ans

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Israël à la croisée des chemins : une exonération fiscale pour raviver l’Alyah

Dans un contexte où les vagues d’immigration juive vers Israël peinent à se maintenir, le gouvernement dévoile une mesure fiscale ambitieuse pour 2026. Les nouveaux arrivants et les rapatriés d’outre-mer bénéficieront d’une exonération totale d’impôts sur le revenu durant leurs deux premières années de résidence. Annoncée jeudi par le ministère des Finances, cette réforme s’intègre au budget étatique soumis cette semaine au Parlement. Elle cible les revenus annuels plafonnés à 1 million de shekels – environ 250 000 euros –, un seuil conçu pour toucher la majorité des olim, ces immigrants juifs par la loi du retour. Après cette période d’exemption, les taux progresseront de 10 % par an, culminant à 30 % d’ici 2030, tout en préservant les acquis existants comme l’exemption décennale sur les gains étrangers et les crédits d’impôt familiaux.

Cette initiative, portée par le ministre des Finances Bezalel Smotrich et son homologue de l’Aliyah Ofir Sofer, s’inscrit dans une stratégie plus large pour contrer le reflux démographique. « Le sionisme repose sur trois piliers : la colonisation, la sécurité et l’Aliyah. Ces deux dernières années, nous avons investi massivement dans la sécurité, et grâce à Dieu, Israël est aujourd’hui dans une situation bien différente. L’année 2026 marquera une révolution dans l’Aliyah – non pas un slogan, mais un plan d’action concret », a tonné Smotrich lors de la présentation. De son côté, Sofer a qualifié cette exonération d’ »élément majeur et significatif » dans l’effort national d’intégration. « Ces trois dernières années, nous avons reconstruit l’infrastructure de l’Aliyah. Il s’agit d’une initiative globale, fondée sur des données probantes, pour assurer une intégration optimale, créer des opportunités sociétales et booster la croissance économique », a-t-il ajouté. L’Aliyah, pour eux, n’est pas qu’un idéal : elle injecte du capital humain qualifié, favorise l’innovation et dope le PIB, avec des estimations récentes chiffrant son impact à 2 % de croissance annuelle par cohortes de 20 000 arrivants.

Pourtant, Israël ne sait plus comment faire venir de nouveaux immigrants et faire revenir ceux qui ont quitté Israël. La vie en Israël est devenue hors de prix, particulièrement pour les français moyens dont le niveau de vie a baissé en France. Les aides existantes permettent de tenir quelques mois, ensuite pour les nouveaux immigrants, il faudra travailler dur pour atteindre un niveau de vie minimum. Cette baisse d’impôt est plus un effet d’annonce qu’une réforme qui va vraiment aider les gens. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, seulement 28 000 olim ont posé le pied sur le sol israélien, contre 70 000 en 2022 au pic post-pandémie. Les départs, eux, s’accélèrent : plus de 80 000 Israéliens ont émigré l’an dernier, souvent vers l’Europe ou les États-Unis, fuyant un coût de la vie qui a flambé de 25 % depuis 2020. À Tel-Aviv, un appartement modeste avoisine les 800 000 euros, et le panier moyen d’un foyer de quatre personnes dépasse 4 000 shekels mensuels, soit 1 000 euros, sans compter les loyers exorbitants.

Pour les Français, la donne est rude. Avec une Aliyah en provenance de l’Hexagone en chute de 40 % en 2024 – passant de 3 500 à 2 100 arrivées –, les motifs économiques pèsent lourd. Les salaires médians en Israël stagnent autour de 12 000 shekels (3 000 euros), mais les charges sociales et la TVA à 17 % rongent vite les gains. Des sondages auprès des olim hexagonaux révèlent que 60 % regrettent leur choix après un an, citant l’inflation galopante et la précarité des emplois high-tech pour les non-anglophones. Les aides de l’Agence juive, comme les subventions locatives de 5 000 shekels mensuels pendant six mois, s’évaporent vite face à des factures d’électricité multipliées par deux en raison des tensions sécuritaires. « On arrive avec des économies, mais pour un niveau de vie décent, il faut doubler les heures de travail », confie un immigrant récent de Paris dans des témoignages anonymes.

Smotrich et Sofer lancent un appel vibrant : « J’en appelle aux Juifs de la diaspora et aux Israéliens de l’étranger : rentrez chez vous. » Cette exhortation, diffusée via une campagne multimédia, cible les 7 millions de Juifs hors d’Israël, dont 500 000 ex-Israéliens. L’enjeu est vital : avec une natalité en berne et une population vieillissante, l’immigration compense le déficit naturel de 10 000 naissances par an. Économiquement, les olim qualifiés – ingénieurs, médecins, entrepreneurs – ont historiquement contribué à 15 % des startups israéliennes. Mais la réforme fiscale, limitée à deux ans, suscite des doutes : des économistes notent qu’elle épargnera en moyenne 20 000 shekels par an aux bas revenus, un pansement sur une jambe de bois face à une dette publique à 70 % du PIB.

Malgré ces ombres, des signes d’espoir émergent. Des programmes pilotes en 2025, testant des formations linguistiques accélérées et des incubateurs d’emplois, ont boosté l’intégration de 15 % pour les olim français. À Jérusalem et Haïfa, des quartiers « accueil » avec crèches subventionnées attirent les familles. Si l’exonération n’est qu’un levier, elle s’inscrit dans un arsenal : visas express pour les talents tech et partenariats avec des diasporas pour des prêts à taux zéro. Pour Smotrich, « l’Aliyah renforce notre tissu social et notre développement national ». Reste à transformer l’appel en raz-de-marée : en 2026, l’objectif officieux est de 40 000 arrivées, un défi colossal dans un pays où la sécurité, bien que renforcée, reste un frein psychologique post-7 octobre. Israël, terre promise économique autant que spirituelle, parie sur ce coup fiscal pour inverser la marée – un pari risqué, mais nécessaire pour sa survie démographique.

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