Quelques jours avant l’ouverture de la 30e conférence des Nations unies sur le climat, Bill Gates a décidé de défendre une vision moins alarmiste des conséquences du changement climatique. Le philanthrope américain a ainsi dénoncé lundi « la vision catastrophiste » de certains. Selon lui, la COP30 du 10 au 21 novembre au Brésil doit recentrer le débat sur « l’amélioration des conditions de vie », plutôt que sur les températures ou les émissions.
Le réchauffement de la planète « ne va pas conduire à la disparition de l’humanité », écrit le cofondateur de Microsoft dans un long texte sur son site Internet. Si le changement climatique aura « de graves conséquences, […] les populations pourront vivre et prospérer sur la plus grande partie de la planète dans un avenir proche », estime celui dont la fortune s’élève selon Forbes à plus de 100 milliards de dollars.
Un défenseur acharné de l’innovation
Le philanthrope voit dans le sommet à Bélem « une chance pour recentrer l’attention sur la mesure qui devrait bien plus compter que les émissions et la température : l’amélioration des conditions de vie ». Selon lui, pauvreté et maladies demeurent les problèmes les plus importants de l’humanité, et s’y attaquer aidera les populations les plus vulnérables à vivre dans un monde plus chaud.
Quand bien même la communauté internationale est très éloignée de la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre déterminée lors de l’accord de Paris sur le climat, en 2015, Bill Gates considère qu’il faut reconnaître les progrès déjà effectués. « Nous devons continuer de soutenir les avancées qui vont aider le monde à atteindre le zéro émission », écrit ce défenseur acharné de l’innovation comme une solution centrale dans la lutte contre le changement climatique.
Une vision qui irrite des scientifiques
Un objectif prioritaire, selon lui, doit être de faire drastiquement baisser la différence de coût entre les solutions émettrices de CO2 et les alternatives décarbonées, aujourd’hui plus cher. Bill Gates a d’ailleurs fondé Breakthrough Energy en 2015. Ce fond a investi plus de deux milliards de dollars dans des technologies naissantes, telles que le ciment bas carbone ou l’aviation sans émissions.
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Mais sa vision irrite des scientifiques, qui accusent le milliardaire de proposer un faux choix entre l’action climatique et la réduction des souffrances humaines. « En réalité, les deux sont intrinsèquement liées », réagit ainsi Rachel Cleetus de l’association Union of Concerned Scientists. « Le réchauffement climatique sape les efforts d’éradication de la pauvreté et ceux visant à atteindre les objectifs de développement humain à travers le monde », ajoute-t-elle. « L’ouragan Melissa, une tempête dopée par le changement climatique, n’est que le dernier exemple des conséquences mortelles et coûteuses du changement climatique pour les nations qui souffrent déjà de situations humanitaires complexes. »
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