BEHAR BEHOUKOTAY: OBSERVER LES MITSVOTH ET MODIFIER SON MAZAL
Dans BEHAR l’année shabbatique (shnat hashemita) est évoquée. La terre pour accomplir son devoir doit faire germer et donner des produits pour permettre à l’homme de subsister. Mais, la septième année, on ne doit ni semer ni récolter. L’homme interroge le Créateur : de quoi vivrons-nous ? L’Eternel promet que la récolte de la sixième année sera si abondante, si importante, qu’elle permettra au craignant D. de vivre sur ses réserves trois ans durant : la sixième, la septième, et la huitième année où il reprendra son labeur et où les semailles seront récompensées.
Cette bénédiction est encore une fois une manifestation brisant le « contrat » naturel de la terre, et c’est sur cette marque surnaturelle que l’homme doit être confiant et comprendre que les promesses divines se réalisent et se renouvellent sans cesse, par amour pour le serment fait à Abraham, Isaac et Jacob.
Dans la deuxième parasha de ce shabbat couplé, BEHOUKOTAY, D. S’exprime de la façon suivante : אם בחוקותי תלכו Si vous observez mes lois…. (im behoukotay telekhou) et le texte poursuit « ואת מצוותי תשמרוו » avec une énumération de récompenses et de bienfaits de toutes sortes et, dans le cas contraire (non observance) des risques sont encourus dans tous les domaines.
Dans la prière quotidienne, le Juif récite quelques mots selon lesquels est formulée une promesse « im shamoa tishma lekol Ado-nay elo-hekha(…….) kol hamahala asher samti bemitsrayim lo assim alekha » en résumé : si tu écoutes la voix de l’Eternel ton D. (….) je ne t’infligerais pas toutes les maladies qui ont sévi en Egypte… et la raison en est : « ki ani Ado-nay rof’ékha » car je suis l’Eternel ton médecin.
Mais, dans ce premier membre de phrase inscrite dans la Torah, HaShem énonce behoukotay et après mitsvotay c’est pour enseigner que la Torah écrite et la Torah orale ne font qu’un : si tu observes la loi écrite tu dois aussi observer la loi orale car elles ne font qu’un. Quel enseignement devons-nous ou pouvons-nous en tirer ? Est-ce à dire que l’homme est obligé de respecter les lois ? La destinée de l’homme est-elle arrêtée et définitive ? Ces données sont-elles sans appel ? Nous allons essayer ici de répondre clairement à ces questions.
Dès la conception de l’être humain, les grandes lignes de sa destinée sont arrêtées : les dates, heures et lieu de la naissance, de la mort, par exemple mais, dans beaucoup d’autres domaines, les actions entrent en ligne de compte et peuvent modifier le courant de la vie jusqu’à repousser un sévère décret. Ne dit-on pas que la tsedaka sauve même de la mort ?
La Guemara nous renseigne : dès les premières semaines de la vie d’un fœtus dans le ventre de sa mère, l’ange préposé aux bébés en gestation se présente devant le Saint béni soit-IL et consigne par devers Lui les instructions divines concernant le futur enfant : sera-t-il beau ou laid, riche ou pauvre, faible ou en bonne santé, intelligent ou sot etc..
Cependant que les choix appartiendront à cet être en devenir et que, selon ses options il pourra faire en sorte d’être apprécié, de trouver grâce aux yeux d’autrui et même de repousser une mort accidentelle ou atroce et il peut arriver à se racheter et à modifier son destin. Son Mazal. Son goral. Et voici un beau hidoush : Au moment voulu pour chacun pour des points cruciaux de la vie, HaShem, « mezil » fait couler une goutte de bonheur : pour un mariage, un enfant, un succès.
La façon d’être et d’agir peut améliorer le sort et la chance de chacun. Nous avons vu dans la parashath Kedoshim que D. nous demande d’entourer nos pensées et nos actes de sainteté. Mais, il est clair que, comme le dit Salomon dans sa sagesse que nous devons nous obliger à rester dans la sainteté, et à empreindre notre vie de ce que nous ordonne la Torah qui est pour nous un guide dans tous les domaines car, de toutes façons rien n’empêchera le dessein divin de se produire :
אין חכמה ואין תבונה ואין עצה לנגד ה’ (משלי, כ »א,30)
Eyn hokhma veyn tevouna veeyn êtsa lenegued HaShem Ni sagesse, ni intelligence ni conseil ne peuvent tenir devant la volonté de D. Proverbes XXI (31)
Un merveilleux midrash sur Bereshit nous conte que lors de la Création du monde, D. assis sur Son trône, créa le monde en regardant la Torah un peu, comme s’IL avait suivi une recette dans un livre pour créer Son monde. L’étude de la Torah et la mise en application des préceptes qu’elle contient a le pouvoir de permettre à l’homme de sublimer la nature.
En pratiquant la tsedaka (« charité ») l’homme se hisse en dehors des lois de la nature et dans ces conditions, l’être humain peut « échapper » aux règles fixées de la nature. Un homme qui étudiera la Torah sans cesse et en fera un guide constant devant ses yeux, pourra en découvrir tous les secrets et toutes les profondeurs et sans limite mais cela ne sera valable que dans la condition que cette mise en pratique se fasse tout aussi bien entre les hommes et aussi entre l’homme et son Créateur ou si l’on préfère, par exemple, rien ne servira à l’homme de manger strictement casher ou même simplement casher si par ailleurs il ne respecte pas ses parents ou son prochain.
La relation doit être horizontale et verticale : horizontale entre l’homme et son prochain et verticale entre l’homme et son Créateur et alors, D. étendra Ses deux bras pour bénir les fidèles à la Torah : אם בחוקותי תלכו.
Le Maharal de Prague inscrivait le type de relations à avoir dans un triangle : le sommet du triangle représentant en quelque sorte HaShem qui siège au-dessus des êtres humains et les deux côtés représentant les berakhoth qu’IL dispense à ses enfants dès qu’ils entretiennent des relations fraternelles, aimantes et solidaires entre eux !
Toute personne qui produira un effort pour se rapprocher de la Torah et s’exercera en l’étudiant et en l’appliquant et en en faisant son guide perpétuel verra ses efforts récompensés, en renversant les lois de la nature à certains égards.
Le Zohar nous enseigne que toujours dans la mesure où l’homme s’astreint à l’étude et à l’observance de la Torah, il obtiendra trois bienfaits qui l’aideront à traverser les épreuves de la vie, à surmonter les « passages à vide » et à s’apprécier à sa juste valeur à tout moment.
Dans ces portions hebdomadaires de Torah, le peuple apprend que, s’il est réuni sur sa terre et n’observe pas les lois de la shemita, la peine encourue est très grave : l’exil de la terre promise est la sanction prévue.
A l’heure actuelle, les collectivités agricoles (kibboutsim ou coopératives agricoles) sont toutes sous surveillance de manière à gérer la production agricole conformément à la Torah. Cet effort remarquable fut initié au XIXème siècle par le Rav Itshak Kook. Aujourd’hui les méthodes de culture sont différentes pour permettre de respecter les commandements divins.
Pour ce qui concerne le Yovel ou Jubilée, a cessé d’être appliquée car elle ne pourra être observée à nouveau que dans la mesure où le peuple juif pourra à nouveau montrer ses douze tribus, comme ce fut le cas au temps où les douze tribus habitaient dans le pays, ainsi qu’il est écrit (Lévitique XXV, 10) : וקראתם דרור בארץ לכל יושביה : vous proclamerez la liberté pour tous ses habitants
Tous les 7 ans, le peuple Juif en Israël observe la Shemita ou année shabbatique. Il s’agit, très schématiquement, de ne pas travailler la terre –la labourer, semer, récolter etc – pendant tout une année.
Pourquoi voyons-nous souvent le chiffre 7 ? Que vient-il nous enseigner ? Sur un plan tout simple 7 est égal à 6+1 …. 6 nous avons dit que ce sont les 4 points cardinaux + la terre et le ciel + 1 qui représente la force de la nature. Quant à 8 ce sont les mêmes + la force surnaturelle qui est D.
La semaine est de sept jours qui sont les 6 jours profanes et le septième jour sanctifié du shabbat soit, nous œuvrons 6 jours pour accéder à la sainteté.
C’est pour cela que D. nous a donné la Torah la septième semaine après la sortie d’Egypte afin que nous puissions sortir de toute l’impureté de l’Egypte six semaines durant pour arriver en état de pureté au pied du mont Sinaï et recevoir la Torah…..sortir de la matérialité et accéder à la spiritualité et lorsqu’il est écrit que les Juifs (bné Israël) ont découvert la lumière cachée après « shiv’âtayim » yamim (shiv’âtyim c’est-à-dire 7×7 = 49 jrs du Ômer) c’est-à-dire qu’après être sortis de l’impureté ils ont découvert la Torah.
Pourquoi un bébé mâle est-il circoncis le 8ème jour de sa naissance ? Parce que tant qu’il n’est pas circoncis il est « ârel » c’est-à-dire qu’il est avec son « excroissance » et le 8ème jour c’est-à-dire qu’en ajoutant l’ordre divin pour briser la force naturelle par du surnaturel, D. « imprime » son sceau sur la chair du nouveau-né qui devient circoncis et pur.
Lorsque nous nous trouvons en année shabbatique c’est parce que c’est la septième année que nous devons faire chômer la terre.
Les chiffres possèdent une symbolique que l’on retrouve tout au long de la Torah.
Au bout de 7 fois 7 années a lieu le Jubilé où les esclaves peuvent retrouver leur liberté s’ils le désirent et s’ils refusent de reprendre leur liberté, ils resteront la propriété de leur maître toute leur vie durant.
La shemita était – mais l’est de moins en moins – appliquée même à l’extérieur d’Israël. On mettait les terrains en jachère : en général, le propriétaire de terrains agricoles séparait en parcelles ses terres et chaque année il faisait chômer une parcelle ce qui revenait à ce que la terre se reposât pour retrouver sa fertilité toutes les quelques années. Le principe en était le même sans qu’il n’y ait obligatoirement un intervalle de 7 années et cela ne concernait pas la totalité du sol mais seulement une partie différente chaque année.
Le Saint Béni soit Il a exposé la chose de cette façon – de manière en quelque sorte à rasséréner le peuple – la septième année il faudra laisser la terre se reposer mais la sixième année, elle produira une production triple pour que le peuple ait de quoi se nourrir les sixièmes, septièmes et huitièmes années. De cette façon, ce que la terre produira d’elle-même sera « abandonné » et laissé à la libre consommation (« ‘hefker ») de tous.
Cependant, ces fruits sont « sanctifiés » et l’on doit se garder de les jeter sans prendre des précautions d’usage : on doit envelopper les déchets (épluchures, noyaux, trognons, graines, pépins etc…) pour ne pas les « amoindrir » il est d’ailleurs recommandé d’avoir une petite poubelle à part pour ces déchets.
Il est évident que la mitsva de la shemita ou année shabbatique ne s’applique qu’à la terre d’Israël et aux fruits d’Israël. En Israël, pour les personnes qui ne veulent pas consommer des fruits d’Israël on en importe de pays étrangers. Ont été mis au point des « dispositifs » qui rendent possible la consommation des fruits de la septième année : ainsi que pour la fête de Pessah le Beith Dine vend le hametz de tout le pays à un non-juif, de même pour l’année de la shemita, la totalité des terres est « vendue » à un non-juif ; de cette façon, la loi est contournée et permet en cas de nécessité de consommer la production de la septième année. « ‘Héter’ mekhira » Il est évident que ce dispositif ne satisfait pas toutes les opinions et c’est la raison pour laquelle sont importés des produits étrangers.
La production de vins par exemple est embouteillée et laissée à la dégustation de ceux qui le désirent « otsar beith din ». Ce vin ne doit pas être revendu ni conservé outre mesure et chaque goutte doit être « traitée avec déférence « .
Dès le début de l’année shabbatique, on a coutume de traiter les produits agricoles comme produits de la shemita en réalité, cela ne se passe pas ainsi : ne sont considérés comme légumes de la shemita, que les légumes qui ont été semés après Rosh ‘Hashana et jusqu’au rosh ‘hashana suivant. Pour les fruits, par contre, ne seront considérés comme fruits de la shemita que les nouveaux fruits apparaissant sur le marché après tou bishvat et toutes les dispositions ‘hilkhatites s’appliquant à la shemita s’appliqueront à eux jusqu’à Tou bishvat de la huitième année.
Quant au Jubilé, l’esclave pouvant retourner chez lui, libre de tout engagement. Le fait que les terrains ne sont jamais acquis pour l’éternité D étant le seul réel propriétaire de la totalité des terrains qui sont mis à la disposition de l’homme par le Créateur, la créature humaine, prend ici une leçon d’humilité car même l’être le plus puissant sur terre ne possède rien en réalité.
Le chiffre 7 se retrouve dans toute la cosmogonie et jusqu’à l’infini ainsi nous nous trouvons aujourd’hui pratiquement à la veille du début du 7ème millénaire qui lui-même durera 7 millénaires……..
Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו Etudes Juives
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