QUE SE CACHE-T-IL DERRIÈRE LE DÉNOMBREMENT DU PEUPLE ?
Au long des lectures hebdomadaires de la Torah, HaShem demande de compter le peuple. Parfois, le dénombrement se fait par tribu, parfois par familles. Parfois, on compte le nombre d’hommes de 20 à 60 ans parfois il faut compter différemment. Parfois on trouve la même quantité de personnes parfois les nombres sont différents.
Une signification particulière se cache-t-elle dans ce désir divin de connaître le nombre exact de Ses sujets ?
Le Shlah HaKadosh avait coutume de penser que de même qu’un père compte ses enfants à chaque fois car il les aime et s’inquiète pour eux, lehavdil, HaShem aime à compter les Enfants de Jacob qu’IL aime particulièrement.
A l’aide du demi-shekel offert par chaque homme le Cohen Gadol pouvait connaître le nombre de personnes dont était composé le peuple juif. Le point intéressant est qu’entre la mitsva de l’offrande du demi-shekel (parashat ki-tissa) et le début du quatrième livre du Pentateuque « les Nombres » (bamidbar), le nombre rapporté est exactement le même.
Certains seraient enclins à croire qu’il s’agit du même décompte alors que Rashi tend à croire que les deux recensements ont été effectués à des périodes différentes : l’un avant la construction du Tabernacle et l’autre eut lieu pour rosh hodesh Iyar de la deuxième année.
Seulement sept mois s’écoulèrent le premier décompte (le lendemain de Yom Kippour de la première année) et le deuxième (rosh hodesh Iyar de la deuxième année).
Les exégètes mettent l’accent sur un point particulier : si dans Ki-Tissa nous savons que le dénombrement se fit d’après le demi-shekel, dans la sidra de Bamidbar, on ne sait pas comment le compte se fit.
D’après Abravanel, le premier recensement se fit avec le mahatsit hashekel car c’est avec ce métal fondu que furent coulés les montants du Tabernacle qui existaient donc après au moment du deuxième dénombrement. Mais, pour Rashi, cet argument ne peut être pris en considération étant donné que la raison du mahatsith hashekel était de faire participer le peuple dans son entier à l’effort de la nation tout entière à l’offrande des sacrifices quotidiens au Temple.
Nahmanide souligne que le décompte de Bamidbar n’inclut pas les membres de la tribu de Lévy de plus, insiste-t-il ce recensement ne concerne que les mâles de 20 ans et plus (« bons pour le service ») alors que le dénombrement de ki tissa concernait les hommes à partir de l’âge de 13 ans car c’est à partir de l’âge de 13 ans qu’un garçon est redevable d’un sacrifice. Selon le texte, le dénombrement devait se faire par famille d’après les tribus (d’après les maisons paternelles).
Rashi, à l’instar d’autres commentateurs et tout comme le Shlah HaKadosh (voir plus haut), pense que tout comme quelqu’un qui est heureux/fier de ce qu’IL possède compte ses pièces ou ses joyaux à tout bout de champ.
Ce qui reviendrait à dire, en quelque sorte, que plus on compte un sujet, plus on lui attache de valeur et d’importance. Plus le Saint béni soit-IL demande à compter Son peuple, plus IL le chérit et lui accorde de la valeur et de l’importance.
Nahmanide attire l’attention sur un fait surprenant : lorsque les membres de la tribu de Lévy furent comptés, il résulta qu’en comparaison des autres tribus, les léviim étaient bien moins nombreux. Le Sage de Gérone attribue à ce fait une signification plus ou moins ésotérique: les hommes de la tribu de Lévy, en Egypte n’étaient pas affectés à de durs travaux comme ceux des autres tribus. Les Egyptiens persécutaient les hommes de toutes les onze autres tribus de travaux durs et distribuaient des punitions et des coups pour « aider » à leur extermination cependant qu’HaKadosh Baroukh Hou les bénissait pour qu’ils puissent se reproduire à l’infini malgré tout c’est ainsi que le nombre des onze tribus était disproportionné par rapport aux descendants de Lévy !
Nahmanide remarque que, malgré la conduite des Bené Israël, la Torah énonce que les descendants de Jacob sont descendus au nombre de 70 âmes mais qu’en sortant ils étaient comme le « sable de la mer » !
Nahmanide souligne que, selon lui, lorsque la Torah nous donne le nombre d’hommes susceptibles d’être des combattants c’est pour montrer la force des Bené Israël car, il ne faut pas toujours espérer des miracles.
Cependant, à cette époque où Moïse avait constamment la possibilité de converser avec HaShem, il était clair qu’HaKadosh Baroukh Hou ne laisserait jamais Son peuple perdre devant l’adversaire : témoins tous les prodiges qu’opéra le Tout Puissant en faisant sortir Ses enfants d’Egypte et comment IL les aida à vaincre Amalek et tous les peuples qui voulurent asservir Israël…
Caroline Elishéva REBOUH
À l’Origine Berechit « L’alphabet hébraïque, la symbolique sacrée »
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