Dix militants identitaires ont été condamnés mercredi à des amendes de 1.000 à 3.000 euros. Ils avaient posté sur les réseaux sociaux une photo d’une banderole à connotation raciste, protestant contre la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris.
Des peines de 4 mois avec sursis à 4 mois ferme avaient été requises pour douze d’entre eux, du ferme pour le treizième par la Procureure de la République, lors du procès, en juin. La magistrate avait dénoncé « la rhétorique haineuse » des mis en cause. Elle avait dénoncé la volonté de « discriminer et injurier cette chanteuse en raison de ses origines maliennes ».
Le tribunal a requalifié les faits
Sur la banderole tendue le 9 mars 2024 par une dizaine des membres du groupuscule identitaire « Les Natifs », était inscrit « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Une référence au tube « Djadja » qui avait révélé la chanteuse populaire et à sa ville de naissance au Mali. La photo avait été vue 4,5 millions de fois. Sur X, les Natifs regrettaient de « remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne ».
Le parquet de Paris avait reçu des signalements de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et de SOS-Racisme, le 13 mars, dénonçant des « publications à caractère raciste ». Une semaine plus tard, la chanteuse avait porté plainte à son tour.
Notre dossier sur Aya Nakamura
Le tribunal correctionnel de Paris a requalifié les faits, considérant qu’il ne s’agissait pas de provocation à la haine, telle que l’accusation l’avait estimé, mais d’injure publique aggravée, une infraction moins grave. Trois militants ont été relaxés.
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