Avec 7 mois de retard le Hamas reconnait la mort de Deif

Gaza. Le Hamas confirme la mort de son ancien chef militaire Mohammed Deif

Le mouvement palestinien a confirmé, jeudi 30 janvier, la mort du “martyr” Mohammed Deif, dont Israël avait annoncé l’élimination en juillet dernier, et a rendu hommage à l’une des figures les plus marquantes de la “résistance armée” contre l’État hébreu, considérée comme l’architecte des attaques du 7 octobre 2023.

En plein échange d’otages et de prisonniers, que le Hamas présente comme une victoire, qui multiplie les mises en scène et les démonstrations de force depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, a confirmé, jeudi 30 janvier, la mort de son chef militaire, Mohammed Deif, commandant des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du mouvement, tué en juillet par Israël.

Les chaînes de télévision arabes ont même interrompu la diffusion en direct de la libération des prisonniers palestiniens pour retransmettre une conférence de presse donnée par Abu Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas, qui a confirmé la mort de Deif.

Il s’agit de la première déclaration du Hamas sur Deif depuis que l’armée israélienne a annoncé, en août dernier, qu’il avait été tué dans le sud de la bande de Gaza le mois précédent. Le Hamas a également confirmé la mort de quatre autres membres. Les autres dirigeants militants dont la mort a été confirmée par le Hamas sont les suivants : Marwan Issa, commandant en second de Deif, qui a également contribué à l’organisation de l’assaut du 7 octobre contre le sud d’Israël, et Rafaa Salameh, commandant du Hamas dans la ville méridionale de Khan Younès. Israël avait annoncé leur mort lors de frappes ciblées l’année dernière.

Pendant des années, Deif a figuré en tête de liste des personnes les plus recherchées par Israël et a survécu à une série de tentatives d’élimination israéliennes, bien qu’il n’ait pas montré son visage en public pendant des décennies. Mohammed Deif était considéré comme une icône parmi les terroristes du Hamas et particulièrement difficile à remplacer. Mais Israël a déjà éliminé de hauts dirigeants du Hamas par le passé, ce qui n’a pas empêché le groupe terroristes de continuer à combattre Israël.

Deif est considéré comme l’un des cerveaux de l’attaque lancée par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, ayant entraîné la mort de 1 200 personnes et déclenché la guerre à Gaza, qui a fait plus de 47 000 morts en quinze mois. L’État hébreu avait annoncé sa mort l’été dernier, dans un bombardement le visant dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, mais le Hamas n’avait jusqu’ici toujours pas reconnu officiellement son décès.

Figure dominante du Hamas, il était l’un des fondateurs, dans les années 1990, de l’aile militaire du mouvement islamiste, qu’il a dirigée durant plus de vingt ans.

Une mort “digne”

Annonçant sa mort, le porte-parole des Brigades Ezzedine Al-Qassam a affirmé que celle-ci était “digne”, rendant hommage à un homme qui a “épuisé l’ennemi pendant plus de trente ans” et ne peut “être mentionné dans l’histoire sans le titre de martyr”, rapporte le site de la chaîne Al-Jazeera.

Mohammed Deif faisait partie des trois responsables ayant fait l’objet en novembre dernier de mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour “crimes de guerre et crimes contre l’humanité”, aux côtés du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Durant ses quinze mois de guerre contre le Hamas, Israël a également éliminé le numéro un du mouvement palestinien, Yahya Sinwar, tué le 16 octobre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ainsi que le chef politique du groupe en exil, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran.

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