Que le débat soit écarté tout de suite : il y a aussi eu beaucoup de « filles de » qui se sont lancées dans les traces de leurs parents en politique. Marine Le Pen est certainement la plus célèbre, comme Martine Aubry voire Roselyne Bachelot. Mais ici, il ne s’agira d’évoquer que les « fils de », en lien avec la candidature toute fraîche de Louis Sarkozy à la mairie de Menton.
Le plus jeune des fils de l’ancien président de la République espère certainement d’avoir plus de succès que son frère Jean, au parcours express d’élu. Certains ont mieux réussi que d’autres à imiter leur père…
Comme papa et papi !
Dans la prestigieuse famille Debré, la politique est presque une seconde nature. Cela a démarré avec Michel, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale avant d’accéder aux plus hautes fonctions. Il devient ainsi garde des Sceaux en 1958, joue un rôle clé dans la naissance de la Cinquième République et termine Premier ministre de 1958 à 1962, sous la présidence de Gaulle. Difficile de faire mieux ? Son fils Jean-Louis n’en a pas été loin avec le ministère de l’Intérieur ou encore la présidence de l’Assemblée nationale et du conseil constitutionnel. Son faux jumeau Bernard a eu une carrière légèrement plus modeste, avec néanmoins cinq mandats de députés et un bref poste de ministre de la Coopération.
Autre dynastie familiale, celle des Dassault. Marcel, créateur du célèbre groupe aéronautique, a obtenu des mandats nationaux, comme son fils Serge, longtemps sénateur (2004-2017) mais aussi maire de Corbeil-Essonnes. Qui a aussi transmis le goût de la politique à son rejeton Olivier, député jusqu’à sa mort en 2021 de la 1re circonscription de l’Oise… où son fils Victor lui a succédé jusqu’en 2024.
Pas simple d’imiter un président…
Louis Sarkozy n’est pas le premier fils d’un ex-président à se lancer. Son aîné Jean s’y était donc déjà essayé. D’abord conseiller général des Hauts-de-Seine en 2008, un court temps le plus jeune de France, il avait vite été rattrapé par une polémique. La raison ? Sa candidature à la présidence de l’Epad (Etablissement public pour l’aménagement de la région de la Défense), poste auquel il avait finalement renoncé face à l’agitation. Comme à sa carrière d’élu, en 2015.
Avant lui, Gilbert Mitterand et Louis Giscard d’Estaing ont aussi, qu’ils le veuillent ou non, usé de leur patronyme. Le premier a été conseiller régional d’Aquitaine, maire de Libourne et surtout député pendant dix-sept ans. Le second est toujours maire de Chamalières (Puy-de-Dôme) et conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, après deux mandats à l’Assemblée nationale.
Les chiens ne font pas des chats… ou pas
Souvent, les « fils de » gardent la couleur politique de leur parent. Actuel ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot s’inscrit ainsi dans la lignée centriste de son père Jacques. A gauche, l’ancien député des Bouches-du-Rhône Christophe Masse est l’héritier d’une lignée d’élus socialistes, dont son grand-père et père. Encore plus à gauche, l’ancien secrétaire du Parti communiste Pierre Laurent avait aussi suivi les pas de son géniteur Pierre, n°2 du PCF sous Georges Marchais.
Mais parfois, le fiston prend une voie différente… Le cas de Pierre Joxe est le plus notable. Plusieurs fois ministre socialiste, il était assez loin des idées de son père Louis, député et ministre gaulliste.
Et à l’étranger alors ?
Les exemples de successions père-fils ne manquent pas. Pas uniquement dans les régimes autocratiques ! Aux Etats-Unis, l’une des plus célèbres démocraties du monde, George W. Bush a ainsi accédé aux fonctions suprêmes (2001-2009) près de vingt ans après son père George. Mahatma Gandhi était aussi le fils d’un dewan, le premier ministre d’une principauté indienne. Son ascension n’a pas été simple, bien loin de celles des descendants de Kim Il-sung. Fondateur de la Corée du Nord, il a depuis vu deux représentants de sa lignée lui succéder, Kim Jong-il et désormais Kim Jong-un.
En Afrique, cela a été tout aussi simple pour Omar Bongo au Congo, Faure Gnassingbé au Togo, Joseph Kabila en République démocratique du Congo ou encore Mahamat Idriss Déby au Tchad. Bachar el-Assad fait aussi partie de cette liste en Syrie. Tous ont pris la suite de leur père, rarement après un recours licite aux urnes.
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