A moins de deux semaines d’annonces cruciales, la Commission européenne laisse entrevoir une possible révision de l’interdiction des véhicules neufs à moteurs thermiques en 2035. En déplacement à Stuttgart, le vice-président de l’institution, Stéphane Séjourné, a affirmé que « l’Europe est prête à activer tous les leviers pour faire réussir l’industrie automobile européenne », alors que Berlin multiplie les alertes sur la fragilité de son secteur.
Confrontée à une concurrence chinoise grandissante et à un retard persistant dans l’électromobilité, l’Allemagne pousse pour davantage de souplesse réglementaire. Sous l’impulsion de Friedrich Merz, les constructeurs défendent l’intégration de technologies alternatives, comme les prolongateurs d’autonomie ou les hybrides rechargeables. Le chancelier a admis que « nous avons sous-estimé ce que l’industrie chinoise a accompli ces dernières années », tout en préparant une position commune de sa coalition à transmettre à Bruxelles.
Accorder « des flexibilités »
Face à ces pressions, Stéphane Séjourné se dit favorable à « adapter le chemin » de la transition énergétique en accordant « des flexibilités ». Il évoque la possibilité qu’« un certain nombre de technologies pourraient être autorisées après 2035 » afin de donner « une perspective claire pour les consommateurs », sans toutefois dévoiler de décision avant le 10 décembre, date de présentation de mesures destinées à soutenir la filière.
Notre dossier sur l’automobile
L’industrie allemande, déjà affaiblie par une chute de la demande mondiale, une énergie plus coûteuse depuis la guerre en Ukraine et l’instauration récente de droits de douane américains de 15 %, a perdu plus de 50.000 emplois en un an. Les constructeurs voient dans un assouplissement européen une condition indispensable pour éviter d’autres suppressions de postes et regagner du terrain sur le marché mondial.
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