Un faux héros, une fausse image d’un des deux assaillants, ou encore une prétendue implication du service de renseignement israélien. Voici une liste non exhaustive de fausses informations visant l’attentat antisémite commis à Sydney, dimanche 14 décembre, ayant circulé sur les réseaux sociaux. Certaines circulent encore au moment où sont écrites ces lignes.
La plupart de ces fausses informations concernent l’un des deux assaillants : Naveed Akram. Le fils, âgé de 24 ans, qui a été blessé puis hospitalisé dans un état critique. Dès lors que son identité a été révélée par les autorités australiennes, plusieurs photos de lui ont été partagées sur les réseaux sociaux. Et vues des milliers de fois. Sur l’une d’entre elles, on peut voir un jeune homme arboré fièrement le maillot vert de cricket du Pakistan. Une photo que l’on retrouve dans de nombreuses publications sur X.
Mais l’homme que l’on voit sur cette photo n’a rien à voir avec l’attaque antisémite. C’est tout simplement un homonyme, dont la photo a été prise sur son profil Facebook. « Comme le rapportent plusieurs médias, l’’un des tireurs s’appellerait Naveed Akram, et mon nom est également Naveed Akram », a réagi le principal intéressé, dans une vidéo publiée par le Consulat du Pakistan à Sydney, sur Facebook. « Je n’ai rien à voir avec l’incident, ni avec cette personne », a-t-il poursuivi, avant de confier « être stressé et effrayé par cette situation ».
Des théories complotistes
Autre rumeur concernant l’attentat antisémite, et dans laquelle le nom du plus jeune des deux assaillants apparaît : une prétendue connaissance des faits par le service de renseignement israélien. Selon plusieurs internautes, s’appuyant sur des captures d’écran de l’outil Google Trends – qui permet de connaître la fréquence à laquelle un terme a été recherché sur Google – le nom d’un suspect aurait été recherché depuis Tel-Aviv, en Israël, la veille de l’attentat. Une affirmation que l’on retrouve dans plusieurs langues sur X. Certains internautes avancent même un nombre précis de recherches : « 9 ».
Or, il s’agit là de simples interprétations de la part des internautes. Qui plus est erronées. Google Trends ne fournit pas un nombre de recherches précis, comme l’avancent certains internautes, mais indique l’intérêt de recherche pour un terme, par rapport au point maximal de sa popularité. Une valeur de 100 – que l’on peut voir au lendemain de l’attentat pour « Naveed Akram » – correspond au maximum d’intérêt observé pour un terme de recherche.
Contacté par nos confrères de CheckNews au sujet de ces pics, Google explique par ailleurs que « pour les termes très peu courants (comme « Naveed Akram »), les données Trends peuvent sembler indiquer un certain intérêt pour la recherche, même s’il n’y a pas eu de recherches réelles ». Ces pics ne doivent donc « pas être interprétés comme reflétant nécessairement l’activité de recherche réelle à un moment et à un endroit précis par un nombre spécifique d’utilisateurs ».
Le « héros » également visé
D’autres fake news visent Ahmed al Ahmed, l’homme âgé de 43 ans qui a désarmé l’un des assaillants. Les images le montrant arracher l’arme des mains du tireur, avant de la pointer sur ce dernier, ont largement été relayées sur les réseaux sociaux.
Si l’identité de ce « héros » a rapidement été dévoilée par le média local australien 7News, un récit parallèle est apparu sur les réseaux sociaux. Selon cette version, propulsée par Grok, l’IA d’Elon Musk présente sur X, l’homme qui apparaît dans la vidéo serait en fait « Edward Crabtree ». Un prétendu héros, dont le nom a été révélé par un faux site d’information : thedailyaus.world, « dont l’adresse imite celle du média australien The Daily Aus », note Libération.
Notre dossier sur cet attentat
Concernant la vidéo montrant Ahmed al Ahmed désarmé l’un des assaillants, certains internautes ont interrogé Grok sur son authenticité. Réponse de l’intelligence artificielle : « il semblerait qu’il s’agisse d’une vieille vidéo virale », qui plus est « mise en scène ». Une preuve de plus du manque de fiabilité de l’IA de Musk.
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